CRITIQUE DVD

Paul Verhoeven après s'être attaqué au show business, décide d'égratigner quelques valeurs américaines avec un regard subversif prouvant que tout le monde n'a pas un sens de l'humour très développé.
Nous faisons connaissance d'un groupe de jeunes gens tout droit sorti d'un soap opéra, ils sont beaux, intelligents, sportifs, cette nouvelle société idyllique est pourtant embêtée par de vilains insectes hideux. Qu'importe, les troupes de la confédération les mieux entrainées et armées de cette galaxie vont vite régler leur compte. Bizarre, cela rappelle certains faits historiques, mais au fait, qui sont les vrais méchants ?
Jouant constamment du second degré, le réalisateur nous entraine dans sa spirale infernale de l'abêtissement humain. Tout n'est prétexte qu'à sourire, les répliques à la formule toute faite font mouche comme "Ici, tout le monde se bat, personne ne se barre". L'entrainement servi comme hors d'œuvre de ce repas galactique saignant nous prépare aux futures joutes avec les arachnides. On y voit des membres démis, cloués au couteau et occasionnellement quelques incidents de tirs. Toutes ces réjouissances sont vécues dans la bonne humeur et la fraternité d'un monde qui a largement évolué puisque la douche commune prend ici tout son sens. Un vilain caillou lancé par ces insectes géants permet une invasion en règle et surtout de mettre en pratique les connaissances guerrières, fini de rigoler, il est temps de montrer qui est le plus fort. La boucle est bouclée, le prologue nous renvoyant 1 an en arrière nous permet de suivre avec tous les détails, les démembrements ou perforations de cette chair à arachnide qui n'en demandait pas tant. La chair et le sang ou Robocop démontraient déjà l'affection de Paul Verhoeven pour les corps éclatés et ses cascades d'hémoglobine, ici il s'en donne à cœur joie.
La presse en prend également pour son grade avec cette scène savoureuse où l'on voit une censure sur une vache donnée en pâture à la bête alors que le plan suivant montre des dizaines de corps humains déchiquetés avec tous les détails.
Il n'en fallait pas plus pour provoquer un tollé de certaines personnes à l'horizon bouché, prétextant pour 2 casquettes et un ciré noir un film aux idées pro-nazi. Cette farce cosmique, dopée à la dérision et à l''humour féroce a laissé complètement hermétique le peuple américain. Trouvant plus son public en europe, le film est tout juste rentré dans ses frais, car pour l'époque le film battait tous les records d'effets spéciaux.
Côté casting difficile d'avoir un regard objectif tant le second degré est mis en avant, dans tous les cas le physique avantageux de Casper van Dien, Denise Richards et surtout Dina Meyer ne souffre d'aucune contestation.
Si aujourd'hui certains de ces effets font un peu kitch, la tripaille oblige à prévenir les âmes sensibles. Staship Troopers garde malgré sa décennie largement passée la même saveur et la même pêche et constitue un divertissement redoutablement jubilatoire, n'en déplaise à certain.

Il y a beaucoup à dire pour cette copie qui n’est pas un long fleuve tranquille. Pendant la première heure, c’est un véritable régal, surtout dans sa définition et sa précision presque chirurgicale. Le détail des visages sur vidéoprojecteur permet de vérifier le système pileux des protagonistes féminins, même le plus fin duvet n’a aucun secret pour nous. Le grain est assez fin, ça fourmille un peu plus de temps en temps mais ce n’est pas méchant C’est à la 58’36, moment d’invasion programmée, que se déclenche un processus de malmenage de cette copie jusque là impeccable. Certaines scènes n’ont plus aucune cohésion dans les détails et le contraste, visiblement elles n’ont pas subies le même traitement. Le blu-ray affiche pour les premières minutes des taux très élevés dépassant allégrement des moyennes de 30 Mbps, mais le système et sa précision mettent en avant certains effets trop visibles. La scène d’alamo improvisé restait comme la plus impressionnante dans mes souvenirs avec cette armée d’arachnides. Ici tout est visible avec des différences importantes dans les plans et les couleurs frustrant un peu notre plaisir. Heureusement certaines scènes spatiales splendides contrebalancent ces défauts et dans l’ensemble on est largement satisfait d’un transfert taillé sur mesure pour les grands espace. Je donne un flatteur 2,5 mais j'ai pas mal hésité avec un 2.

On dispose d’une piste DTS plein débit 1509 Kbps pour la VF, le dynamisme est omniprésent bénéficiant d’un doublage bien maitrisé. Les surrounds sont à l’honneur, distillant de beaux effets, les puristes peuvent toujours se pencher sur la VO en PCM « bridée » à 4609 Kbps, on frôle la note maximale.

Ne tournons pas autour du pot, c’est une véritable déception ! On dispose de quelques scènes coupées (7’56) tournant autour de la plastique de Carmen. Les secrets de fabrication (8’41) découpés en 2 reportages et une pré bande annonce survolent quelques effets spéciaux mais présentés beaucoup trop dans le promotionnel, idem pour le pseudo making-of (7’48) très frustrant. On termine par les essais du couple vedette (3‘39), scène qui sera au final coupée et enfin le préfilm-annonce (1’49). Vraiment mince.

Une jaquette et une sérigraphie qui semble plus faire la promotion au blu-ray qu’au film, franchement agaçant.

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