Réalisé en 1994 par Kevin Smith (auteur récemment de l'excellent Zack et Miri tournent un porno), Clerks est un petit film indépendant, très libre, où l'on assiste à différentes scénettes. Il y a le personnage principal, Dante, qui travaille dans une supérette le samedi alors qu'il devait être de repos. A partir de cette simple idée banale, Kevin Smith va s'en prendre à tous types de personnages et à notre société capitaliste. Si le propos est parfois facile, il n'empêche que Kevin Smith a un certain talent pour amuser le spectateur avec ses personnages hauts en couleurs et avec ses situations abracadabrantesques (le coup du représentant en chewing-gum qui s'en prend aux consommateurs de tabac !, la réflexion amusante sur la construction de l'étoile noire dans Star Wars qui aurait mobilisé de nombreux entrepreneurs indépendants, etc.).
Tant dans son noir et blanc qui donne un aspect rétro au film que dans son ton très libre, Clerks s'apparente à ce que l'on appelle à la nouvelle vague. Il faut dire que tout est fait pour perturber la journée de Dante, façon de rappeler par Kevin Smith qu'il convient de faire bouger cette société américaine qui n'évolue pas dans le bon sens. On a ainsi droit au pote de Dante, Randal (l'employé du vidéo-club), qui n'a de cesse d'insulter les clients ; on a aussi la copine actuelle de Dante et son ex qui viennent lui rendre visite ; et puis au milieu de tout ça on assiste à une partie de hockey improvisée.
Comédie fort sympathique qui décrit des personnages qui sont font exploiter et se posent des questions tant sur leur vie privée que professionnelle, Clerks est aussi un long métrage qui ose ce que d'autres ne feront jamais (une fille qui se tape un mec dans les toilettes, croyant que c'est son copain, alors que c'est un mort !). A voir.
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