Dernier volet en date de la franchise "Alien" (en oubliant les "Alien vs Predator" bien entendu), ce "Alien resurrection" va heureusement comporter suffisamment du nouveauté et de surprises pour ne pas sombrer dans une quelconque redite tout en bénéficiant du savoir-faire de Jean-Pierre Jeunet qui va apporter un "plus" tangible à l'ensemble.
Le script va laisser des généticiens cloner Ripley en la croisant avec de l'ADN alien pour pouvoir arriver enfin à étudier ces fameux aliens, mais évidemment tout ne va pas se passer comme ils l'avaient prévu.
Dès son introduction le métrage va mettre en avant ce clonage réussi ayant permis de faire revivre Ripley pour nous la présenter quasiment tout de suite "accouchant" d'un alien qui sera sorti de son abdomen et isolé, tandis que les médecins et autres généticiens présents vont décider presque avec désinvolture de laisser Ripley en vie, pour rapidement découvrir qu'elle possède certes une apparence humaine mais a aussi acquis certaines caractéristiques de l'alien avec notamment une force et une adresse incroyable, tandis qu'elle n'aura que des bribes de souvenirs de sa vie passée. Pendant ce temps-là, les chercheurs vont se pencher sur cet alien qui, placé en captivité va les intéresser au plus haut point, surtout qu'il s'agira d'une reine.
Et pour pouvoir parfaire leurs expérimentations, ces chercheurs chapotés par l'armée auront fait appel à une bande de mercenaires pour leur fournir des humains destinés à recevoir les œufs aliens. Cette bande de mercenaires disparates va donc s'installer un temps à bord du vaisseau militaire pour notamment faire une connaissance musclée avec Ripley tandis que ce seront désormais plusieurs aliens que les scientifiques vont tenter de domestiquer, ce qui nous vaudra une belle séquence très graphique sur le physique de ces nouveaux aliens.
Cette première partie du film installant l'intrigue sera passionnante avec ces personnages souriants et hauts en couleurs (notamment en ce qui concerne les mercenaires) mais surtout grâce à cette nouvelle Ripley (ramenée à la vie par un subterfuge plutôt cohérent et avancé de manière largement présentable) plus forte, animale et dont on ne saura pas vraiment de quel bord elle est avec ses allusions pessimistes quant à la captivité des aliens.
Et bien entendu, Ripley aura raison puisque les aliens ne vont pas tarder à s'évader en faisant une nouvelle fois preuve de leur intelligence remarquable et semer la terreur dans le vaisseau où il ne va bientôt plus rester que Ripley, les mercenaires, un militaire et un des responsables du projet.
L'intrigue va alors certes reprendre cet aspect angoissant caractéristique de la saga avec cette présence cachée des aliens mais ce sera pour innover brillamment (la séquence sous l'eau par exemple) et pour aussi apporter son lot de surprises (la nature robotique de l'un des protagonistes) tout en avançant un dernier acte qui en plus de respecter complètement la logique de cet opus va se montrer aussi graphique qu'émotionnellement fort avant de nous réserver une dernière surprise lorsque les survivants vont débarquer sur Terre.
Le métrage va forcément consacrer beaucoup de temps au personnage de Ripley qui sera avancée plus que jamais comme une héroïne émérite mais cela se fera en laissant régulièrement un humour glacial et sarcastique venir nous rappeler sa condition de clone, tandis que sa nouvelle force sera bien utile pour faire avancer els situations. Les autres personnages seront également bien travaillés avec notamment cette jeune femme, Call, qui arrivera sur le vaisseau dans un but précis, mais on pourra aussi savourer la caractérisation de ces différents mercenaires étonnants.
Les aliens n'en seront pas pour autant délaissés et vont être souvent avancés devant la caméra pour nous faire admirer leur physique d'une beauté monstrueuse toujours aussi effroyable, tandis qu'ils seront clairement avancés comme des créatures vicieuses et foncièrement intelligentes.
On remarquera aussi facilement la "patte" de Jean-Pierre Jeunet dans l'agencement des différents protagonistes et de leur humour, sans oublier cette préférence pour des faciès marqués, mais sans que cela ne vienne nuire à l'action, bien au contraire.
L'interprétation est exemplaire, avec une Sigourney Weaver investie et qui endossera ce "nouveau" rôle avec aisance, tandis que nous retrouverons avec plaisir aussi bien Ron Perlman que Dominique Pinon, ou encore Brad Dourif. La mise en scène du réalisateur est adaptée au style du film pour garder un rythme constant tout en créant ce climat de tension avec aisance. Les effets spéciaux sont largement probants, aussi bien pour animer les aliens et créer cette nouvelle créature ultime surprenante, que pour verser dans un aspect sanglant bien présent et réaliste.
Donc, ce "Alien resurrection" viendra clore (provisoirement ?) de manière enthousiasmante la franchise grâce à des personnages forts et originaux au service d'une intrigue bien trouvée multipliant les surprises.
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