La réussite de Michael Clayton tient à l'ambiance dépressive et fatiguée qu'il décrit à l'encontre des avocats d'affaires. Leur Amérique y apparaît engluée dans les compromissions, épuisée par l'obligation d'une réussite financière. Clooney interprète celà avec nuances et style, offrant à ce cadre juridique une belle variation de son personnage d'espion au bout du rouleau de Syriana. Il faut dire un mot de la splendide image d'Elswit, de la partition inspirée de James Newton Howard et de l'extraordinaire séquence du meurtre, maquillé en suicide dans la salle de bains qui marque l'aboutissement d'une logique da sang froid où la folie d'Arthur Edens est devenue intolérable aux yeux des rapaces de l'industrie agrochimique. Ressort également du film le visage florentin de Tilda Swinton, superbe régente aux ordres d'un monde criminel.
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