Premier crossover au potentiel énorme entre les deux monstres de la "20th Century Fox", ce "Alien vs Predator" aura largement de quoi décevoir avec son intrigue facile, parfois bien lourde et survolant méchamment son sujet pour en plus s'intéresser beaucoup trop à ces protagonistes humains complètement stéréotypés et superficiels, reléguant ainsi le duel entre les créatures au second plan.
Le script va laisser une expédition se rendre en Antarctique suite à l'apparition d'une onde de chaleur relevée par satellite et ayant permis de déceler l'existence d'une pyramide enfouie dans la glace, mais une fois arrivés sur place les différents corps de métiers représentés vont se retrouvés face à des Predators en plein rite initiatique les opposant à des Aliens pondus par une reine retenue prisonnière par les Predators.
Après une séquence introductive prenant place en 1904 pour rapidement y suivre la fuite d'un homme qui ne va pas tarder à se retrouver face à un Predator mais également à un Alien, le métrage va s'occuper de nous présenter indépendamment les différents membres de la future expédition au travers de petites séquences se voulant comiques, mettant ainsi notamment en avant Alexa Woods, une spécialiste des expéditions par grand froid ou encore Sebastian, un archéologue qui sera accompagné de son fidèle assistant.
Ces différents protagonistes une fois rassemblés seront donc rejoint par Charles Bishop Wayland, propriétaire de la compagnie possédant ce satellite ayant découvert cette source de chaleur étonnante en Antarctique comme il va le confier à ses interlocuteurs qu'il aura carrément acheté pour qu'ils viennent l'écouter, pour définitivement les intéresser tous lorsqu'il va évoquer la découverte de cette pyramide enfouie à 600 mètres sous la glace et qu'il compte bien aller étudier avec eux après un forage nécessaire pour leur permettre d'atteindre cette pyramide improbable dans le milieu glaciaire.
Après quelques péripéties sacrément inutiles tournant autour de la participation ou non à l'expédition de cette Alexa Woods, déjà formatée pour être le personnage central du métrage, le groupe va donc se mettre en route pour arriver jusqu'à cette ancienne base de pêche à la baleine désertée de ses habitants en une nuit en 1904 pour ce qui resta un mystère dont nous aurons bien entendu la réponse, et toujours après quelques situations qui vont faire perdre du temps inutilement à l'intrigue, Wayland et ses coéquipiers vont se rendre compte que quelqu'un (ou quelque chose) les a précédé pour en une nuit réussir à forer un passage jusqu'à la pyramide ensevelie.
Sans trop s'inquiéter de l'existence de ce passage inexpliqué, ils vont donc s'en servir pour descendre jusqu'à cette pyramide qu'ils vont alors aller visiter, visite que nous allons suivre avec eux pour ce qui restera comme la meilleure partie du film avec une réelle fascination pour ces salles endormies où vont reposer des corps et autres murs de crânes, tandis qu'à la surface des Predators vont arriver pour exterminer les humains restés et descendre à leur tour dans la pyramide, et qu'une reine alien aura été réveillée, et enchaînée elle se mettre pour autant à pondre ses fameux œufs.
L'intrigue prendra quand même le temps de revenir quelque peu sur l'origine et l'usage de cette pyramide, avec notamment un sympathique petit flash-back, celle-ci servant de apssage initiatique pour de jeunes Predators qui vont se retrouver confrontés à des Aliens dans le labyrinthe de cette pyramide dont la configuration changera toute les dix minutes pour une chasse qui fera d'eux des Predators confirmés.
Dans ce contexte la présence des humains sera voulue et ne servira qu'à permettre la naissance d'Aliens que pourront chasser les Predators. Mais cette fois-ci le groupe de Wayland va bouleverser la donne en s'emparant d'armes destinées aux jeunes Predators, se retrouvant de fait cible des Predators, mais aussi des Aliens cherchant à les conduire vers le lieu d'incubation de la reine.
L'intrigue va alors très (trop ?) rapidement décimer le groupe pour comme on pouvait s'y attendre ne laisser qu'une survivante et alors se permettre un retournement de situation aussi improbable que complètement foireux pour alors lancer une dernière partie trop vite expédiée pour laisser un final tout aussi anticipable venir clore le métrage, avec juste un dernier plan prometteur pour la suite.
Malgré son idée de base pas si ridicule que cela et bien avancée avec notamment cette pyramide très bien représentée, aux multiples recoins et rendue encore plus dangereuse avec ce changement de configuration régulier, le métrage va délaisser le choc attendue entre les deux monstres pour perdre bien trop de temps avec ces humains insipides au possible et ne nous gratifier que d'un seul vrai duel entre un Predator et un alien, pour une scène encore une fois trop brève et ce combat final n'aura certainement pas l'ampleur nécessaire pour devenir percutant.
Et l'intrigue oubliera aussi au passage ce qui faisait la réussite des deux franchises, à savoir créer une véritable ambiance tendue et même générer de la tension qui ici sera définitivement absente au profit de rebondissements superficiels et jamais impliquants pour le spectateur qui attendra en vain un morceau de bravoure digne de ce nom.
L'interprétation sera cohérente, portée par des acteurs crédibles mais hélas devant composer avec leurs personnages stéréotypés, tandis que la mise en scène de Paul W.S. Anderson sera assez dynamique et parviendra en de rares instants à envoûter lors de l'exploration de la pyramide. Les effets spéciaux sont globalement probants aussi bien pour ces décors presque parfaits que pour animer les deux monstres, tandis que l'utilisation du numérique restera visible pour els quelques plans sanglants présents au sein du film.
Donc, ce "Alien vs Predator" restera un rendez-vous manqué où tout ne sera pas à jeter mais qui sera bien loin de l'attente engendrée par l'annonce de la rencontre entre ces deux créatures extra-terrestres, dommage…
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