Séquelle inévitable à la vue du succès rencontré par le premier "Predator" de John McTiernan, ce "Predator 2" aura la bonne idée de déplacer le champ d'action du chasseur dans un cadre urbain pour éviter une redite complète mais hélas, cela sera pour dérouler une intrigue assez banale, parfois très facile mais qui, grâce à un budget plus conséquent que son prédécesseur, pourra nous permettre d'en apprendre plus sur cette icône du bestiaire du cinéma fantastique.
Le script va laisser le Predator s'immiscer dans une guerre opposant la police de Los Angeles à des trafiquants de drogue pour en faire son gibier, tandis qu'une agence gouvernementale est justement sur ses traces.
Après un premier plan bien pensé pour faire la transition entre la jungle naturelle dans laquelle se déroulait le premier film et la jungle urbaine de Los Angeles prise pour décor de ce second opus, le métrage va tout de suite lancer une action violente pour suivre une bataille rangée en pleine rue entre policiers et trafiquants de drogue qui sera couverte aussi bien par des médias accusateurs que par le Predator qui observera les événements comme nous pourrons le voir grâce à ces plans caractéristiques en caméra subjective.
Nous assisterons ensuite à l'entrée en lice du lieutenant Mike Harrigan qui va grâce à un certain héroïsme aveugle permettre de sauver des motards de la police blessés avant de mettre en déroute les trafiquants qui vont se réfugier dans leur repaire pour préparer une riposte qui ne viendra jamais puisque le Predator va se charger de les mettre en pièce, tandis que Harrigan et ses hommes vont investir les lieux (malgré les ordres de ses supérieurs de rester dehors) juste après pour découvrir le carnage.
Cette entame du film sera prometteuse, tout en reprenant quelque part le principe de son prédécesseur pour installer l'intrigue de manière forte et chargée d'une action mouvementée, mais cela se fera en nous indiquant ouvertement la présence du Predator, l'effet de surprise ne pouvant logiquement plus jouer quant à l'apparence camouflée du chasseur.
Ensuite l'intrigue va s'atteler à la présentation approfondie de son personnage principal, ce lieutenant Harrigan ayant tendance à s'emporter très vite et qui aura recours à la force plus que de raison, tout en mettant en avant un sens de l'honneur que le fera voir d'un très mauvais œil la reprise de l'affaire par des fédéraux commandés par l'arrogeant Peter Keyes.
Le métrage va ensuite mettre en avant une nouvelle attaque bien méchante du Predator contre des trafiquants en pleine intimidation vaudou, ce qui sera l'occasion de visualiser de nouvelles attaques très graphiques du chasseur tout en exacerbant la guerre entre Harrigan et Keyes dans la chasse aux informations, le lieutenant de police commençant à comprendre que le tueur est différent, chose encore confirmée par l'attitude de Keyes, et alors que Harrigan va faire une affaire personnelle de cette enquête après la mort de l'un de ses fidèles compagnons tué par le Predator, ce qui va gentiment nous amener à un dernier acte où Harrigan sera mis au fait du caractère extra-terrestre de son adversaire par Keyes qui va révéler la vraie nature de sa mission pour laisser un piège tendu au Predator venir entretenir le suspense et déboucher sur un duel en plusieurs étapes entre Harrigan et le Predator, qui nous permettra notamment de visiter le vaisseau du Predator et de découvrir de fait des détails croustillants (comme ces trophées de chasse parmi lesquels on retrouvera le crâne d'un Alien, préfigurant ainsi l'affrontement à venir dans les deux crossovers opposant les deux extra-terrestres)
Mais malgré ces aspects positifs, avec également cette action bien violente et même sanglante pour quelques plans gores généreux, le métrage demeurera bien classique pour avancer ce nouveau duel et demeurera trop souvent anticipable (le piège appelé à foirer inévitablement), parfois même facile (le retour bien opportun de Keyes dans le dernier acte) et peu crédible (les escalades d'un Harrigan pourtant sérieusement blessé au bras), tout en avançant un humour qui hélas restera bien terne (le nouveau collègue de Harrigan et ses répliques débiles ou encore ce journaliste sensationnaliste) et très rarement drôle (avec heureusement quelques réparties déplacées d'un Predator répétant sans comprendre quelques phrases entendues).
Les personnages seront quant à eux plutôt stéréotypés entre ce Harrigan lorgnant du côté de "Dirty harry" et ce Keyes comploteur visible à cent mètres, mais l'interprétation sera plutôt convaincante, avec notamment un Danny Glover impliqué, tandis que la mise en scène du réalisateur Stephen Hopkins sera dynamique et vive pour suivre l'action et même générer sporadiquement un léger suspense, évidemment bien loin de l'ampleur étouffante de celui du premier volet de la franchise. Les effets spéciaux sont probants pour ces plans sanglants plutôt généreux et graphiques mais également pour avancer ce Predator qui sera plus largement mis en avant en bénéficiant d'un temps de présence à l'écran bien plus conséquent.
Donc, ce "Predator 2" restera une suite rythmée et assez palpitante, intéressante en approfondissant l'univers du Predator, mais hélas lardée de défauts trop flagrants.
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