1998 a vu un combat à distance sur deux films au contenu quasi identique, la destruction de la terre par un astéroïde pour Armageddon et une comète pour Deep Impact. Si le fond est identique, la forme est radicalement différente, une grosse dizaine d’années plus tard, il était intéressant de voir si l’œuvre de Mimi Leder soutenait la comparaison.
La découverte de cette comète par ces deus jeunes adolescents symbolise la différence d’approche sur la destruction de notre planète. Tout est contenu, l’annonce d’un vaisseau de sauvetage pour tenter de dévier la trajectoire s’est fait dans le plus grand secret, on peut comprendre cette discrétion évitant le chaos économique. La réalisatrice s’attache à coller au plus près de la réalité les réactions de nos chefs d’état, distillant au fur et à mesure des échecs des missions, un plan de sauvetage de l’humanité au prix d’une loterie. Si cette phase s’avère intéressante dans le métrage, on est obligé hélas, de constater des longueurs préjudiciables pour un tel film. Les problèmes de famille voilent des carences scénaristiques découlant sans doute d’un budget trop serré. En fait on a l’impression de replonger dans les bons vieux films de catastrophe où il fallait être sevré d’états d’âmes pendant les 3/4 du film pour assister dans la dernière partie aux effets spéciaux. Deep impact manque donc de rythme et à ce sujet Armageddon avait réussi à trouver le bon dosage.
Mais finalement le plus frustrant vient justement de ces effets, après d’interminables épanchements, le premier fragment de la comète qui vient heurter notre planète s’avère au final un sacré pétard mouillé. Ce tsunami est d’une ringardise indécente au vu d’un budget qui affiche tout de même 70 millions de dollars. Certes c’est 2 fois moins que le boursouflé Armageddon, mais à ce niveau les frères ennemis ne combattent pas dans la même catégorie.
Il faut donc se raccrocher à une interprétation mesurée mais performante grâce à des valeurs sûres comme Morgan Freeman et Robert Duvall. Téa Leoni s’en sort également bien, pour le reste on rentre hélas dans l’anecdotique avec un Elijah Wood bien fade.
Dans un scénario idéal, il fallait une bonne partie de l’écriture de Deep Impact sans sa morale académique et les effets spéciaux d’Armageddon sans son ronflant héroïsme.
Au final, l’impact de cette comète ricoche sur la vague de l’ennui, grâce à son casting salutaire. Mais avec ses effets complètement dépassés, le film a pris un sacré coup de vieux.
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