Si la famille monoparentale devait avoir un monument, le premier film, si touchant, de l'acteur italien Kim Rossi Stuart pourrait bien être celui-ci. Comme tout mélodrame familial, cela débute par une scène de ménage. Sauf que là, c'est le père qui fait le repassage. Sa fille et son fils, 14 et 11 ans environ, partent à l'école. Et Tommaso, le petit dernier remet çà sur le tapis avant de claquer la porte : plutôt que de faire de la natation comme son père le souhaite, s'il faisait du foot comme tout le monde ? Premier clash entre un père cultivant la différence et un fils aspirant à la normalité. Pour le père et ses deux enfants, la conscience d'être une famille à part engendre a contrario l'unité, la complicité et l'amour. Pour ces adolescents, grandir sans mère est à l'origine d'une maturité peu commune. Pour le père, éternel fauché abandonné par sa femme, le célibat provoque la rage mais forge aussi paradoxalement une confiance en soi démesurée. Dans cette galaxie de sentiments complexes, chacun des acteurs, superbement dirigés, trouve sa place. Malgré les épreuves, chacun finit aussi par trouver son équilibre.
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