CRITIQUE DVD

Après son inclassable « Parfum », Tom Tykwer embraye sur ces cols blancs qui dirigent secrètement le monde à base de comptes offshore et de trafic d’armes.

Le réalisateur nous propose une incursion passionnante sur ces banques qui n'ont plus vraiment la côte depuis leur jeu au casino boursier et ce n’est pas avec l'Enquête que nous risquons d’accorder de nouveau toute notre confiance.
Louis Salinger voit au début du film son collègue se faire discrètement assassiné, cette société n'est pas prête à accepter la moindre entité se plaçant au travers de leurs affaires. On suit cet agent d'Interpol qui pour arriver à ses fins, est obligé d'user de moyens peu orthodoxes et pas toujours légaux. L'enquête qui s'inspire plus ou moins de l'affaire BCCI au début des années 90, nous ballade en Europe et aux Etats-Unis. On assiste à l'assassinat d'un leader politique à milan ressemblant à s'y méprendre à I comme Icare. Ce thriller financier renoue fidèlement avec les ambiances des années 70, ici le foncier prédomine largement sur le spectaculaire ou le racolage.
Malgré ses longues scènes de dialogues, le film ne sombre jamais dans l'ennui et comme pour nous remercier de l'attention qu'on lui porte, le réalisateur nous propose une étourdissante scène dans un musée, véritable "gunfight", amenant une intensité inattendue mais jubilatoire. Clive Owen est une nouvelle fois impeccable, son jeu sobre amène toute la densité nécessaire à l'intrigue et prouve une fois de plus que talent et esbroufe ont du mal à se conjuguer. Naomi Watts malgré un rôle en retrait joue les doublures de luxe avec beaucoup de conviction et de talent, se libérant au passage de tout esthétisme inutile.
Le sujet n'étant pas vendeur, l'enquête a finalement conquis un public français limité. La vidéo offre, une fois de plus, l'occasion de redécouvrir les affaires obscures de ces sociétés gérant à distance notre monde, l'actualité démontrant que la réalité peut dépasser la fiction.

Un plaidoyer intéressant et superbement interprété.

L'image est tout simplement splendide, la précision est fantastique, tout comme le contraste et la profondeur. Je ne sais pas si c'est la vieillesse, mais je me suis surpris à répéter une bonne demi-douzaine de fois pendant le film "quelle copie !" Un rapide coup d'œil sur les chiffres indique une superbe moyenne de 30Mbps. La différence avec la version SD que j'avais vu et critiqué en 2009 est indiscutable et mérite amplement l'achat.

On dispose d'une piste TrueHD pour la VF, la moyenne n'est pas fantastique, on ne dépasse pas les 1,5Mbps mais l'ensemble majoritairement frontal conserve un bon dynamisme et un doublage très correct. La fusillade permet de vérifier l'emplacement de nos enceintes, la fluidité n'est pas toujours exceptionnelle mais la différence avec la VO est quasi nulle pour une fois.

Le premier menu propose un cinéchat qui n'était plus disponible, l'option PinP permet de jouer avec l'interactivité, on dispose des commentaires du réalisateur ainsi que du scénariste Eric Singer, d'une scène étendue entre Salinger et Whitman (11'02) logiquement non retenue car n'amenant pas grand chose à l'intrigue, elle permet néanmoins de confirmer l'ambigüité des rapports entre les 2 agents et de découvrir la fille de Salinger. On continue avec le making-of (30’07) qui constitue en fait un raccourci par rapport au PinP, « la fusillade au musée Guggenheim » (6’32) reprend en partie les éléments du making-of mais se visionne avec plaisir, « Architecture, les lieux du tournage » (6’13) permet un petit tour d’horizon des structures modernes utilisées largement dans le film, « L’autostadt » (5’04) est un petit module sur l’utilisation des locaux de Volkswagen pour le siège central de la banque, on termine avec 6 bandes-annonces.
On retrouve donc l’intégralité des bonus proposés dans la version SD avec le module supplémentaire pour l’interactivité mais qu’on retrouve au final sur le making-of. Les 44,34 Go attestent que la galette est déjà bien remplie, dans tous les cas la plus value Blu-ray est ici indéniable et appréciable.

Pour cette version, on se passe malheureusement du sur-étui esthétique présent sur la version SD, la jaquette propose une image morcelée présentant les différents protagonistes et quelques villes que l'on visite au cours du film. La sérigraphie en couleur contrastant avec le noir et blanc de l'affiche présente partiellement le dos de la jaquette. Les logos restent assez bien disciplinés, à l'image du film l’ensemble se passe de superflu.

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