Stella et ses copines ont 13 ou 15 ans et, en professionnelles aguerries, elles vendent leur juvénilité. Leur protecteur est un respectable gentleman qui, en plein jardin public, entretient leur valeur marchande par des exercices pratiques à risques, le risque premier étant celui de sa propre arrestation pour obscénité et pédophilie. Le passé de documentariste de la réalisatrice aboutit à ce film classique mais riche d'information sur la permissivité en milieu anglican. Stella est un personnage élaboré qui se dévoile par ses visions intimes ou les extravagances de sa vie. Elle a besoin d'amour paternel ou d'un amant véritable, mais celui qu'elle a trouvé, dépendant de la drogue, la vend à ses fournisseurs. Stella est un condensé de cas social singulier. C'est la force de ce film non moralisateur qui grâce à la vitalité de Kelly Macdonald et à la subtilité du jeu de James Bolam est d'une percutante intensité morale.
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