Réalisé en 1959 par John Huston, Le vent de la plaine (The unforgiven) est un film assez curieux. Il y est question d'une femme, indienne de naissance, qui ne connaît pas ses origines et va devoir être confrontée à son passé. C'est ainsi qu'elle va être critiquée par plusieurs Blancs qui ne supportent pas d'avoir parmi eux une "peau rouge". Elle va aussi être l'attention des Indiens qui vont tenter de la récupérer.
John Huston n'est clairement pas intéressé par le fait de livrer au spectateur un western conventionnel. C'est la raison pour laquelle les attaques entre les Cowboys et les Indiens sont réduits au minimum. Le film donne même l'impression qu'il ne se passe pas grand chose.
En fait, John Huston privilégie le psychologique. Il prend un certain plaisir à développer la relation ambiguë entre Rachel, Indienne de naissance et son grand frère Blanc, joué par Burt Lancaster. Le réalisateur a par ailleurs la bonne idée d'émailler son film de scènes parfois assez drôles parfois beaucoup plus sérieuses et mêmes inquiétantes avec ce personnage, sorte oiseau de mauvaise augure, qui est venu rappeler le passé de Rachel.
Le film a certes le mérite de signaler que l'on est tout simplement de la famille des gens avec qui l'on vit ("Je suis de leur race. - Par le sang oui, mais par rien d'autre"). Pour autant, le message, que l'on pourrait croire pro-indien, n'est pas aussi clair. Le réalisateur n'hésite pas à montrer des personnages qui massacrent des Indiens sans justifications. Et puis l'héroïne du film va jusqu'à supprimer son frère de naissance. Du coup, le message du film n'est pas évident. Tout au plus, on comprend que le cinéaste n'a pas une vision binaire des choses : il n'y a pas d'un côté les gentils et de l'autre les méchants.
Oeuvre mineure de John Huston, Le vent de la plaine est un film qui mérite cependant d'être vu par son côté western atypique et par son duo d'acteurs principaux original, composé de Burt Lancaster et Audrey Hepburn.
|