L'action se situe en 1860. Les autorités autrichiennes traquent les "sans-espoirs", bandes de maquisards nées des troupes de Kossuth dispersées 12 ans plus tôt. Dans un fort, en rase campagne, des suspects ont été rassemblés par centaines, et autour d'eux s'instaure un régime de délations en chaîne. C'est à une partie d'échecs que nous sommes conviés où les pions sont des hommes. Décors, costumes, angles de prises de vues, composition plastique des images contribuent à nous enfoncer irrémédiablement dans un univers absurde et tragique. Le dédale des couloirs et des cellules du fort, les cagoules dissimulant les visages des suspects de marque, la politesse narquoise et supérieure des officiers créent une gêne. Chaque jour, des paysans sont isolés. Reconnus coupables de tel ou tel délit, on leur promet l'impunité pourvu qu'ils acceptent de dénoncer de plus coupables qu'eux. C'est un univers pré-concentrationnaire qui nous est décrit ici.
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