5 pièces faciles est un beau film, une étude de moeurs sur le mode intimiste, un tableau de genre qui n'appelle pas le superlatif et vaut par ses qualités d'humour et de tendresse, par une émotion discrète qui en tempère l'amertume profonde. C'est l'aventure, concentrée dans les quelques jours qui précèdent le "point de rupture", d'un homme mal à l'aise dans sa peau. Robert travaille sur un chantier pétrolier. C'est en réalité un pianiste émérite qui a abandonné la carrière qui s'ouvrait devant lui. Il mène une vie médiocre entre un copain que la police va venir arrêter et une maîtresse, Rayette, qui l'insupporte à force d'attentions et de pleurs. Robert plaque son travail et décide de passer quelques jours dans la maison familiale. Il retrouve là sa soeur, pianiste elle aussi, son frère musicien et sa fiancée, son père paralysé. Robert a le coup de foudre pour la fiancée de son frère, couche avec elle, lui demande de partir avec lui. Elle refuse. Alors il reprend la route avec Rayette venue le rejoindre entre temps. A un poste d'essence il l'abandonne sans explication et disparaît à bord d'un camion. Le film est plein d'humour, mais aussi d'une gravité profonde. Il est surtout d'une spontanéité merveilleuse.
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