Ce coffret Wild Side comprend 4 films de Masahiro Shinoda. Il y a deux films dits historiques qui sont mes deux préférés et deux autres films dont personnellement j'ai eu un peu plus de mal à rentrer dedans.
Dans tous les cas, les quatre films ont le mérite à chaque fois d'être superbement mis en scène. Shinoda sait filmer et ça se voit bien à l'écran. Par ailleurs, le noir et blanc utilisé est toujours superbe, la photographie étant magnifique.
Cela n'est pas un hasard si l'éditeur Wild Side a indiqué en sous-titre du coffret "esthétique" du chaos.
Ces films sont bien faits, il n'y a à rien à redire. En revanche, à titre personnel seuls deux films sur quatre m'ont pleinement intéressé.
Sur Fleur pâle (1964) :
C'est un film de yakuza où il est question de sexe, d'argent, de violence, de manigance et surtout de passion. Car c'est la passion de deux femmes pour un même homme et de ce dernier pour l'une de ces deux femmes qui explique pourquoi les protagonistes se jettent à corps perdu dans cette histoire. C'est bien mis en scène, c'est beau mais personnellement ça ne m'a pas vraiment touché.
Sur Assassinat (1964) :
Sur fond de menace extérieure, Shinoda nous raconte l'ascension (et bien évidemment jusqu'à l'inévitable chute) d'un samouraï hors du commun en des temps troublés pour le Japon. L'acteur principal est extrêmement charismatique. Les quelques combats sont très bien mis en scène et l'action du film est très fluide. A mon sens, c'est le meilleur film de Shinoda de ce coffret.
Sur La guerre des espions (1965) :
Voilà l'autre film historique du coffret. Film très différent du précédent, même s'il est encore pour beaucoup question de stratégie. Dans ce film, le personnage de Sasuke, brillamment interprété, est remarquable. Il se retrouve mêlé, dans le Japon de 1600, dans une guerre des seigneurs. On essaie de lui faire porter le chapeau pour des meurtres qu'il n'a pas commis. Plus intéressant encore est le fait que Sasuke ne sait pas quelles sont les intentions de son maître dans cette histoire. Jusqu'au bout, il y a dans ce film un suspense latent. Comme d'habitude, le film est très bien maîtrisé, à l'image du combat final qui est magnifique.
Sur Double suicide à Amijima (1969) :
Ce film est sans nul doute celui le plus difficile des quatre à regarder. On voit bien qu'il s'agit à l'origine d'une pièce de théâtre et tout est fait d'ailleurs pour ramener cette histoire passionnelle entre un marchand marié et une courtisane, à une pièce de théâtre. Si l'on excepte la fin du film et quelques intermèdes, le film se déroule dans un lieu clos qui change avec des personnes qui font évoluer le décor, comme si l'on était au théâtre. Personnellement, cette histoire d'amour ne m'a pas totalement convaincue, d'autant que l'histoire n'évolue pas vraiment tout au long du film. On se doute de l'issue et surtout entre temps c'est un peu toujours la même chose. Annoncé comme le meilleur film des quatre par l'éditeur Wild Side, Double suicide à Amijama m'a donné l'effet inverse. Il reste malgré tout comme d'habitude une très grande maîtrise formelle du réalisateur, ce que l'on retrouve sur chacun de ses films.
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