Avec "The woman", on a enfin le droit au grand retour de Lucky McKee ("May", "The woods"), qui s'était fait fortement remarqué avec "May", son premier long-métrage en solo. Après avoir été remplacé par ses producteurs sur "Red" une adaptation d'une nouvelle de Jack Ketchum, Lucky McKee retrouve ici l'auteur de "The Girl Next Door" avec qui il signe cette fois le scénario. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ont fait une nouvelle fois fort avec cette histoire dérangeante d'un avocat, en apparence bien sous tous rapports, se mettant en tête de civiliser une femme sauvage capturée après l'avoir repéré lors d'une virée solitaire à la chasse. Cette histoire fait suite à "Offspring" d'Andrew van den Houten, une autre histoire signée par le romancier où une famille de cannibales s'attaquait à une petite ville des États-Unis. Ici, c'est donc une jeune femme issue de cette tribu qui va être capturée. L'avocat va alors la cacher dans sa cave, attachée, afin de la dresser. Pour cela, il va impliquer sa famille qui sera en charge nourrir et laver la jeune femme. Avant même cette capture, le réalisateur nous fera comprendre que l'avocat aura aussi pour but d'assouvir quelques pulsions en montrant la poitrine généreuse de la jeune femme, fantasmée par le chasseur alors même qu'elle l'avait recouverte. Dès, le début de sa captivité, la jeune femme va alors montrer qu'elle n'est pas prête à se laisser faire, en mangeant notamment un doigt à son ravisseur tout en le regardant fixement. Le film va s'avérer être parfois assez gore, notamment dans son final, mais finalement, beaucoup moins choquant qu'un "The Girl Next Door" et cela, même s'il sera plus démonstratif. Il faut dire que le film sera pourvu d'un certain humour noir faisant de celui-ci une satire particulièrement cruelle. Là où "The woman" va se montrer intelligent, c'est dans la façon dont il va nous montrer la dégradation des rapports au sein de la famille et la révolte des femmes au départ soumises à cet homme complètement misogyne. Si le scénario très habile des deux compères va être un atout de taille, il en sera de même pour la mise en scène efficace de McKee, épaulée par une bande son accrocheuse de Sean Spillane et un casting où tous les acteurs sont remarquables, en particulier la jeune Pollyanna McIntosh ("Exam", "Offspring"), véritablement impressionnante dans rôle de la jeune cannibale, Sean Bridgers ("Nell", "Jake's Closet") dans celui de l'avocat et l'excellente Angela Bettis ("May", "The Circle", "Roman"), l'actrice fétiche du réalisateur, dans le rôle de sa femme. Il est à noter pour les personnes pressées de couper les films dès le début du générique de fin, qu’une scène (assez étrange !) se trouve à la fin de celui-ci.
"The woman" est un film bestial et intelligent, qui ne laissera personne indifférent, ni indemne d'ailleurs! Pour moi, c'est la claque du moment!
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