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Nouvel avatar du "found footage" partant au moins d'une idée de base originale, ce "Apollo 18" va hélas trop régulièrement manquer le coche quand il s'agira de faire peur ou même d'inquiéter son spectateur pour ne laisser subsister que quelques séquences réussies et une intrigue tournant autour du complot et de secrets gouvernementaux presque prenante finalement.
Le script va proposer de suivre la mission "Apollo 18" censée n'avoir jamais eu lieu, mais pourtant bien réelle et dont les images tournées par les cosmonautes vont se suivre pour impliquer la présence d'une vie sur la Lune.
Après un petit baratin d'usage voulant nous faire croire que nous allons visionner des séquences véritables, le métrage va expédier la présentation des trois cosmonautes (un petit "blabla" devant la caméra et basta!) pour passer aussi rapidement sur les préparatifs et l'envol de la navette, pour mieux installer son intrigue dans celle-ci pour quelques séquences anodines de vie en orbite avant que deux des cosmonautes ne descendent pour cette expédition lunaire en apparence banale, et ce même si les trois hommes ont été obligés de cacher leur voyage à leur familles respectives.
Dès l'arrivée sur la Lune pour les deux voyageurs, le sentiment d'attente naîtra logiquement chez le spectateur, chaque plan d'extérieur lunaire (par ailleurs crédibles et réalistes, ce qui facilite l’immersion dans l'intrigue) étant susceptible de faire apparaître les créatures attendues. Hélas, celle-ci se feront bien discrètes, laissant les deux personnages s'affairer et découvrir que les russes se sont posés sur la Lune également puisqu'ils découvriront une navette abandonnée et un cadavre, tout cela dans un climat se voulant inquiétant (les traces de pas, la descente dans le cratère) mais ne parvenant pas à justifier le moindre frisson.
La suite restera assez classique dans ses développements, les créatures présentes restant toujours aussi absentes de l'écran, pour se la jouer à la "Alien" pendant un temps avant que le dernier acte vienne enfin apporter un peu de suspense et de tension jusqu'au final nous montrant finalement les bestioles. On pourra regretter la clôture du métrage, recherchant toujours à jouer avec la véracité des images vues auparavant et flattant même un certain patriotisme américaine, dénonçant ainsi complètement l'aspect contestataire et subversif mis en place tout au long du film avec ces mensonges racontés aux cosmonautes qui donneront heureusement un peu d'ampleur à l'ensemble tout en avançant un côté guère fameux pour la NASA et le gouvernement américain, comme on pourra le constater lors de la décision délétère et cruelle du dernier acte.
Le parti-pris du "found footage" à la mode depuis un moment sera ici desservi par un montage beaucoup trop haché, multipliant plus que de raison les caméras, ce qui aura indéniablement pour effet de faire retomber le pression et donc d'abandonner tout espoir de peur pourtant désiré par le réalisateur que ne parviendra tout au plus qu'à générer une petite tension autour des événements mystérieux se produisant autour des cosmonautes et lors de rares passages convaincants (l'utilisation des flashes pour s'éclairer, par exemple). On pourra aisément regretter ce traitement mitigé car le sujet avait de quoi intriguer, plus personne n'ayant posé le pied sur la Lune depuis un bail sans que l'on sache trop pourquoi après la course acharnée menée par les États-Unis et l'U.R.S.S., et les secrets cachés par les gouvernements ont toujours attirés les curiosités diverses, ici guère récompensées.
L'interprétation est convaincante, jouant en faveur du réalisme désiré, tandis que la mise en scène du réalisateur gâchera quand même le projet avec ces plans trop courts, cette prolifération des angles de prises de vues, tandis que le vieillissement volontaire des images sera par contre cohérent. Les quelques effets spéciaux seront plutôt probants pour nous montrer les créatures rapidement mais bénéficiant d'un contexte original.
Donc ce "Apollo 18" n'atteindra que trop rarement son but en n'étant jamais effrayant et en cachant ses entités lunaires trop longtemps pour préférer jouer d'une facilité dommageable !
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