Nous venant d'Australie, ce "The gates of hell" arrivera à accrocher son spectateur par sa beauté formelle macabre qui viendra compenser une intrigue intéressante mais uniquement survolée.
Le script va laisser un petit groupe de cinéastes amateurs, désireux de tourner un film d'horreur, investir un manoir à la sombre réputation qui ne tardera pas à se montrer justifiée.
Après une séquence d'introduction prenant place n 1949 pour voir un couple abandonner leur bébé à une vieille femme décharnée à la grille d'un manoir, le métrage va se lancer dans la présentation attachante de ces cinq personnages principaux dominés par Kyle, metteur en scène amateur emmenant sa petite équipe de tournage composée de sa petite amie maquilleuse, Leah, du cadreur
Adam et de deux acteurs, Dyla et la jeune et belle Maddy. Cette présentation s'éloignera des clichés du genre pour avancer des protagonistes naturels et fans de films d'horreur (même si ce Adam et les appels téléphoniques répétés de sa mère pourra énerver un brin !) que nous découvrirons en route pour leur lieu de tournage, évidemment le manoir vu en introduction.
L'intrigue va alors se jouer un temps du spectateur lors de l'obligatoire visite des lieux puisqu'un sixième larron semblera de mèche avec Kyle, semble-t-il pour effrayer les autres, ce qui n'empêchera pas le parcours de ces décors gothiques et lugubre d'être très visuel et malsain (le cimetière, par exemple), effet encore amplifié lorsque nous découvrirons que le manoir a servi de repaire à une femme torturant des enfants, grâce à une cassette audio retrouvée sur place.
Le décor une fois planté l'action ne tardera pas à en mettre en branle avec une première disparition qui permettra au métrage de mettre en avant ce monstre humanoïde très graphique et qui va pourchasser les différents personnages aussi bien dans les bois que dans le manoir, donnant un petit air de "survival" à l'ensemble, pour des péripéties certes classiques mais nous réservant quelques surprises macabres (le sort réservé à Maddy), et même si cette partie pourra paraître tourner quelque peu en rond autour de la fuite des survivants bientôt réduits au strict minimum après une autre mise à mort bien graphique et gore sur la grille d'entrée du manoir, l'intrigue saura rebondir pour prendre une autre tournure, tout en continuant de nous gratifier de retournements de situations jusqu'au final sans appel.
Mais hélas, toutes les bonnes idées du film ne seront que partiellement exploitées, la nature et l'origine des monstres n'étant que trop rapidement parcourue laissant certes l'imaginaire travailler, mais de manière trop prononcée pour convaincre pleinement, renvoyant même à la franchise des "Détour mortel" de façon évidente, mais là encore, il faudra faire travailler son imagination pour apporter des réponses aux questions laissées en suspens. En effet, le métrage préférera se concentrer sur l'action et la traque des protagonistes par cette créature dont nous auront quand même le loisir de visiter l'antre particulièrement macabre, mais le réalisateur proposera beaucoup de situations classiques et parfois même malvenues (les chiens).
Par contre le principe du tournage d'un film d'horreur amateur sera bien rendu, de manière souriante mais sans exagération aucune et surtout l'auteur délaissera les images filmées par ces cinéastes amateurs en ne cédant pas à la mode du filmage à la première personne et en ne s'attardant pas longtemps sur la chose puisque les événements vont bien vite détourner les personnages de leur projet initial, rendant du coup roublarde (dans le bon sens du terme) la mise en place de l'intrigue.
Les personnages ne seront donc pas stéréotypés et au contraire attachants malgré la brièveté de leur présentation et l'interprétation suivra, sans surjouage mais sans non plus de réelle présence à l'écran. La mise en scène du réalisateur est plutôt convaincante, avec quelques angles de prise de vues étonnants et surtout parviendra à créer une ambiance sinistre et malsaine qui va perdurer tout au long du métrage. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien pour maquiller les monstres que pour des effets sanglants assez graphiques et réussis.
Donc ce "The gates of hell" ne sera pas dépourvu d'atouts mais péchera en étant trop superficiel dans ses développements et ses explications ce qui sera en partie compensé par une ambiance et des décors très visuels !
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