Thriller largement horrifique mais empreint d'un humour noir sévère, ce "Pathology" arrivera sans mal à mélanger les genres pour un résultat aussi prenant que graphique et même jusqu’au-boutiste dans ses idées macabres.
Le script va laisser un jeune médecin rejoindre un programme de pathologie dans un hôpital universitaire où il va faire la connaissance d'un petit groupe se livrant à un jeu on ne peut plus macabre et malsain.
Après une courte séquence d'introduction filmée au caméscope et montant des étudiants en médecine s'amuser de manière scabreuse avec des cadavres, le métrage va nous présenter son personnage principal, Ted Grey, un jeune médecin quittant sa petite amie Gwen pour rejoindre un programme de formation en pathologie dans un prestigieux hôpital universitaire. Les choses ne traîneront pas pour rapidement prendre place dans la morgue où va officier Ted et ses camarades, dont Jake Gallo, un individu exubérant qui semblera à la tête d'un petit groupe d'internes. Ceux-ci se montreront d'abord hostile à Ted avant de l'accepter dans leur bande pour très vite lui faire prendre part à leur jeu macabre, à savoir tuer des inconnus de manière indécelable pour obliger les autres à fonder des théories sur les causes de la mort de leurs victimes.
Ted se retrouvera bientôt mêlé jusqu'au cou dans ce divertissement malsain et sera forcé d'y prendre part, ce qui en soi ne sera pas pour lui déplaire, tout comme l’ambiance festive où la drogue et le sexe s’entremêlent qui accompagne ces activités parallèles, mais tout va changer lorsque Gwen viendra s'installer dans l'appartement de Ted, obligeant ce dernier à vouloir pendre du recul, ce qui ne sera pas du goût de ses compagnon de "jeu".
Le métrage pourra s 'appuyer sur une intrigue solide et originale (et ce même si on pourra penser par moment à "Anatomie"!) pour séduire et impliquer son spectateur, mais ce sera surtout le côté volontaire et graphique qui va interpeller, tant le réalisateur se montrera clinique et réaliste dans toutes les séquence se déroulant dans cette morgue en ne lésinant pas sur les plans gores et nauséabonds de cadavres autopsiés mais sans verser dans une outrance malvenue ici, et il en ira de même pour traiter les passages à caractère sexuels, avancés sans fard mais sans aller trop loin non plus.
Les protagonistes auront aussi leur responsabilité dans la réussite de l'ensemble en étant heureusement éloignés des stéréotypes habituels pour au contraire demeurer crédibles et ambigus, même le personnage central, ce Ted assez réservé mais qui pourtant semblera prendre du plaisir aussi bien dans ces crimes machiavéliques que pour tromper sa petite amie avec une autre interne lors de parties sexuelles fougueuses dans la morgue elle-même. Et sa rédemption de la seconde partie du métrage nous réservera bien des surprises macabres jusqu'à final diabolique et cruel.
Si le métrage n’hésitera donc pas à se monter graphique et sanglant, cela se fera dans une bonne humeur communicative qui réduira l'aspect glauque des situations, les internes s'amusant et plaisantant au milieu des cadavres autopsiés pour un humour noir de situation appréciable et gentiment incorrect, mais toujours bien envoyé.
L'interprétation est convaincante, portée par un Milo Ventimiglia impliqué pur camper Ted, tandis que Michael Weston jouera à merveille la folie de ce Jake, la partie sensuelle du métrage étant assurée par la ravissante Lauren Lee Smith. La mise en scène du réalisateur est adaptée malgré une tendance à céder aux plans clippesques parfois gênants. Les effets spéciaux sont probants, réalistes dans une volonté sanglante très graphique.
Donc, ce "Pathology" s'avérera être une très bonne surprise au sein du genre en allant au bout de ses idées macabres et en pouvant compter sur une intrigue consistante.
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