Au temps des guerres incessantes et cruelles, dans ces périodes troublées du Japon où l'homme est un loup pour l'homme, deux veuves (belle-mère et bru) assassinent des soldats déserteurs pour vendre leurs armes et leurs habits ce qui leur permet de subsister. Un homme, revenu de la guerre, s'installe non loin de leur cabane. Désirs et jalousie séparent les deux femmes jusqu'à l'horrible dénouement. Pour situer ce sujet Shindo choisit un décor unique et spectaculaire : une jungle de joncs au bord d'un lac. Ce décor a le double avantage d'être photogénique et d'isoler les personnages. A cet égard, les premiers plans sont une réussite : surtout cette arrivée des deux soldats épuisés, perdus dans un décor hostile, et puis sauvagement assassinés, prestement dépouillés par les deux ouvrières du crime. Mais par la suite Shindo se borne à faire d'un tel décor un cadre pittoresque. Et voici des effets photographiques... Contre-jours, gouttes de rosée matinales, plongées, contre-plongées, ondulations spectaculaires, gros plans d'éléments poncifs, caméra qui bascule, etc... Quand Shindo a une idée, il l'exploite tellement, qu'il la gomme sous le ridicule. C'est ainsi que la vieille tueuse frustrée et envieuse trouve comme partenaire sexuel...un arbre. Elle enlace son compagnon rugueux, et la caméra, pudique s'élève vers les cimes de son petit ami végétal. Au final un bon sujet gâché.
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