A partir d'une idée de base originale et alléchante, ce "Shrooms" ne va hélas que se contenter de ressasser les codes du slasher sans aucune audace, en ne se montrant jamais graphique pour ainsi très rapidement tourner à vide jusqu'au twist final prévisible.
Le script va laisser un petit groupe d’américains débarquer dans la forêt irlandais afin d'y consommer des champignons hallucinogènes mais leur trip va dégénérer de manière sanglante lorsqu'une légende locale va prendre vie sous leurs yeux.
Après un générique prometteur, le métrage va s'atteler à la présentation de ces cinq américains arrivant en Irlande pour y retrouver Jake, un ancien camarade de fac qui s'est promis de les emmener goûter aux champignons hallucinogènes locaux. L'intrigue se focalisera d'entrée sur la jolie Tara secrètement amoureuse de Jake tandis que ses compagnons seront plus ou moins stéréotypés et à l'humour assez lourd, mais heureusement cette présentation ne traînera pas pour rapidement les conduire vers leur destination, avec une première alerte avec cet accident qui leur fera rencontrer brièvement des habitants de la forêt dégénérés mais en apparence pas méchants.
L’installation du campement se fera dans une bonne humeur relativement communicative, avec en prime un cours sur les champignons hallucinogènes que le groupe ne va pas tarder à aller chercher dans les bois, laissant Tara, dans un moment d’inconscience total et peu crédible, avaler cru un des champignons les plus dangereux, connu selon l'héritage druidique pour offrir le don de prémonitions à celui qui survivra à leur ingestion. Ce qui sera le cas de Tara, secourue par Jake. Nous aurons également droit à l'obligatoire légende locale racontée au coin du feu de camp par Jake, avec l'histoire de ce pensionnat pour délinquants aux pratiques douteuses et ayant été fermé suite à un massacre, laissant dans la nature un fou furieux shooté aux champignons, un jumeau défiguré et un gamin sauvage. Mais peu de temps après, alors que l'un des membres du groupe aura disparu et que Tara aura des prédictions de mort, la légende va devenir réalité et les protagoniste vont se faire attaquer un par un, dans les bois ou dans le pensionnat abandonné, à moins que tout cela ne soit le résultat de leur trip hallucinogène...
Car bien entendu le réalisateur va jouer de son élément de base pour brouiller les pistes entre réalité et hallucinations, faisant douter les personnages mais hélas beaucoup moins le spectateur qui devra subir ici tous les passages obligés du slasher, avancés sans originalité, et surtout l'auteur ne se servira pas assez de l'élément hallucinatoire, mis à part lorsque l'un des personnages rencontrera une vache qui parle, le restant étant uniquement appuyé avec des images floues ou dédoublées qui ne tromperont personne. Et il en ira de même pour ce twist final quand même prévisible, et ce même s le spectateur se moquera bien de se lancer dans la quête de l'identité du meurtrier, entre ces trois boogeymens issus de la légende locale et qui lorgneront vers le fantastique mais ne bénéficieront pas d'un temps de présence à l'écran suffisant pour réellement intriguer , ces deux dégénérés consanguins ou encore un des membres du groupe , voir même personne si l'ensemble de l'intrigue n'était qu'hallucination.
Si l'intrigue demeurera donc beaucoup trop banale (surtout à partir d'un élément de base propice à toutes les folies), le métrage pourra quand même compter sur des décors réussis et inquiétants, entre cette forêt brumeuse appelant les apparitions fantomatiques et ce pensionnat en ruines sinistre au possible, mais cela ne suffira pas à rehausser l'ensemble surtout quel e réalisateur se montrera terriblement prude, aussi bien au niveau d'un aspect sanglant aux abonnés absents mis à part quelques rapides plans sur de cadavres, que d'un côté sensuel également plus que limité et dénigrant les valeurs sexuelles du slasher.
L'interprétation est cohérente domine par une Lindsay Haun impliquée dans le rôle de Tara et la mise en scène du réalisateur irlandais restera assez commune, ne se laissant guère aller aux excès que lui permettaient son script. Le s quelques effets spéciaux sont probants pour avancer une créature démoniaque ou pour ces brefs passages sanglants puisque la majorité des meurtres se feront en hors-champ.
Donc, ce "Shrooms" n'exploitera pas du tout toutes les possibilités qui lui étaient offertes et ne restera qu'un slasher sans saveur et juste vaguement original grâce à son idée de départ.
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