Thriller mythologique qui se verrait bien suivre les traces de "Seven", mâtiné d'un brin de gore façon "Saw", ce "Les cavaliers de l'apocalypse" ne va hélas que se contenter d'avancer une intrigue faussement complexe, maladroite dans ses rebondissements et dans son twist final éventé.
Le script va suivre la difficile enquête d'un policier suite à des crimes commis par des meurtriers s'inspirant des quatre cavaliers de l’apocalypse.
Après une courte séquence d'introduction suivant un vieil homme s'apprêtant à couper du bois pour être interrompu par les aboiements de son chien lui faisant découvrir quelque chose d'horrible mais qui restera provisoirement caché dans un plat de cuisine trônant dans une clairière, le métrage va nous présenter son personnage principal, Aidan, un policer veuf vivant avec ses deux fils et ayant apparemment du mal à gérer la situation ( voir le petit déjeuner) qui sera bien entendu appelé sur la "scène de crime" vue auparavant pour y découvrir le contenu du plat, des dents humaines, arrachées à un victime restant dans la nature. La mise en scène de cette découverte sera quand même intrigante, avec notamment ces mystérieuses inscriptions peintes sur des arbres, "come and see", c'est à dire "viens et vois".
Bientôt une seconde découverte encore plus macabre attendra Aidan, puisqu'une femme accrochée dans un style sadomasochiste avec des hameçons enfoncés dans ses chairs pour la suspendre sera trouvée par sa file aînée, avec toujours cette même inscription énigmatique "come and see" peinte sur les murs, énigme qui sera rapidement résolue par Aidan qui trouvera une référence biblique liée à l'apocalypse pour ce "come and see" et plus précisément aux quatre cavaliers de l'apocalypse, relançant alors une enquête qui jusque-là n'avançait pas beaucoup.
La première partie restera très classique et sans grand intérêt, mélangeant l'enquête du personnage principal avec des séquences familiales prouvant les difficultés qu'il rencontre avec ses deux fils en étant bien trop absorbé par son travail, pour ne rien avancer de concret avec ces indices diffus (la visite chez le tatoueur par exemple) et il faudra attendre une révélation charnière pour que le métrage prenne enfin de l'intérêt, ne tardant pas à évoquer de loin des relations limites pédophiles et multipliant les pistes pour diriger l'ensemble, comme cette conversation houleuse entre deux frères qui aura de quoi surprendre (car hors propos apparemment) avant de trouver sa justification et de faire rebondir l'intrigue vers un dernier acte et son twist hélas quand même largement prévisible.
Le réalisateur nordique Jonas Akerlund va tout au long du métrage mélanger les genres en passant du drame familial sans rapport avec l'élément principal (mais tout en trouvant au final une raison d'être) au thriller biblique quand même lourd et pas toujours crédible dans ses situations pur se laisser également aller à quelques dérives déviantes et sanglantes, pour avancer les meurtres de ces cavaliers de l'apocalypse qui seront graphiques avec cette dominante prononcée pour l'imagerie sadomasochiste avec un soupçon de torture, quand ce ne seront pas les bourreaux qui s'en prendront à eux-mêmes de manière tout aussi volontaire, mais sans pour autant que le film ne verse dans un gore prononcé.
Outre ces incohérences scénaristiques dommageables et bien trop nombreuses, le métrage va en plus supporter un rythme en dents de scie, se posant bien trop régulièrement pour mettre en avant les tentatives de ce Aidan pour sauver la face vis à vis de ses enfants, entrecoupant de fait le suspense de passages à vide redondants et eux aussi prévisibles (le téléphone portable de Aidan qui sonne à chaque fois qu'il fait quelque chose avec ses enfants).
L'interprétation est très moyenne, portée par un Denis Quaid pas vraiment à l'aise et emprunté, tandis que la mise en scène du réalisateur est parfois convaincante avec de effets réussis. Les quelques effets spéciaux sont probants, bien que le métrage ne s'attarde pas spécialement sur le ôté sanglant de l'intrigue.
Donc, ce "Les cavaliers de l'apocalypse", bien que pas totalement inintéressant, pêchera par les faiblesses d'un script se voulant alambiqué mais restant au final que prévisible et par son interprétation sans charisme ni présence à l'écran.
|