Suite du joyeux et déjanté "2001 maniacs" et toujours réalisé par Tim Sullivan, ce "2001 maniacs : field of screams" peinera largement à retrouver la verve de son prédécesseur pour accumuler les blagues idiotes et un érotisme trop sage, tandis que l'aspect gore sera en moins présent.
Le script va laisser la petite équipe de tournage d'une émission de télé-réalité tomber sur les fantômes cannibales des sudistes de Pleasant Valley, toujours aussi revanchards.
Après avoir remis en condition le spectateur sur les événements passés de belle manière avec ces vignettes de bande-dessinées, le métrage va avancer ces habitants sudistes et leur maire, Buckman qui s'apprêtent à célébrer une nouvelle fois une fête sanglante pour assouvir leur vengeance, mais le shérif local, lassé de les couvrir contre rémunération aura enlevé le fameux panneau de déviation, ce qui suffira à provoquer sa mort dans la tradition de la franchise avec l'utilisation du tonneau clouté, pour une première séquence réussie et prometteuse. Et juste après, le maire décidera que puisque les nordistes ne viennent pas à eux, ils iront vers les nordistes, quittant leur ville fantôme pour prendre la route en comité restreint.
Ensuite le métrage va nous présenter ces jeunes abrutis faisant partie de l'équipe de tournage d'une émission de télé-réalité, parodiant ainsi de façon très visible les "exploits" de Paris Hilton et consorts, pour avancer quelques personnages stupides au possible et pour le moment assez drôles. Bien entendu, suite à l'étourderie du chauffeur de leur camping-car, perturbée par la fellation que lui fera sa petite copine, leur véhicule va finir hors de la route, les obligeant à camper sur place, laissant le réalisateur continuer à filmer les débilités de ses personnages.
Ce ne sera que le lendemain matin qu'ils feront la connaissance du comité d'accueil de Pleasant Valley, orchestrée par le maire et sa compagne Granny qui vont les inviter à participer à leur fête annuelle, la productrice de l'émission voyant là un coup de pouce du destin pour pimenter sa création. Mais hélas, le métrage va trop vite tourner en rond, abusant de séquences vaguement sexys mettant certes en scène de jolies actrices se déshabillant un peu, allongeant même plus que de raison ces passages gentillets, alors que l'humour gras et débile du film commencera à lasser, se répétant souvent et demeurant au dessous de la ceinture.
En plus, les péripéties se feront rares, donnant parfois l'impression que le métrage a été tourné sans scénario pour se satisfaire de raccorder les séquences de mises à mort ou comiques du mieux possible mais heureusement nous aurons quand même droit à quelques passages bien graphiques et sanglantes, mais qui ne s'attarderont pas sur le gore, avec par exemple cette demoiselle coupée en deux avec une énorme scie rotative, cette électrocution ou encore ce visage arraché d'une drôle de manière, mais là aussi, le métrage laissera le spectateur sur sa faim et le final sera loin d'être aussi fou que celui de "2001 maniacs", même lors de l'obligatoire dernière séquence gore.
Si l'humour pourra faire sourire au départ avant de fatiguer par sa répétition dans un côté salace et grossier surfait, recherchant la provocation aisée, quelques passages vaudront quand même le détour, notamment eux avançant cette femme âgée, Granny, qui sera la véritable attraction du film, découpant à la chaîne des poulets, se livrant à un show dansant excellent et proférant des paroles sexuellement orientées surprenantes vu son âge (le maïs), reléguant ainsi de fait au second plan tous les autres protagonistes.
L'interprétation sera adaptée au surjouage voulu avec un Bill Moseley déchaîné mis qui n'arrivera pas à surpasser Lin Shaye campant à merveille Granny. La mise en scène de Tim Sullivan est assez rythmée et vive mais sans effort particulier. Les effets spéciaux sanglants sont assez volontaires mais pas toujours très crédibles.
Donc, ce "2001 maniacs : field of screams" aura été un rendez-vous manqué pour son auteur, certainement coincé dans un tout petit budget, comme le prouveront les décors et le nombre réduit de personnages (on est très loin des 2001 maniaques...), entraînant à coup sûr une déception évidente chez le spectateur ! Dommage...
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