Film de zombies atypique, ce "The dead" va revenir aux sources du mythe pour nous proposer des morts-vivants à l'ancienne, loin des infectés envahissant le genre, au sein d'une intrigue certes commune mais toujours largement prenante, envoûtante même parfois tout en demeurant bien sanglante et en profitant des superbes décors naturels africains.
Le script va suivre l'union sacrée d'un mercenaire américain et d'un soldat déserteur africain, unis pour lutter contre une invasion de morts-vivants dans une fuite en avant désespérée.
D'entrée, le métrage va clairement installer son intrigue dans la brousse africaine, pour voir un nomade tomber face à face avec un zombie décharné et en pieux état, qu'il évitera sans l'abattre contrairement au suivant, plus dangereux, et dont il fouillera les poches pour y récupérer une arme, imposant ainsi tout de suite une atmosphère de danger permanent avec ces zombies omniprésents.
Ensuite l'intrigue va suivre le vol d'un avion évacuant des américains hors de la zone infectée, avec notamment à son bord un blessé qui ne tardera pas à mourir pour presque aussitôt se réveiller en mort-vivant (nous permettant de fait de découvrir comment les morts reviennent dans la grande tradition du genre) et attaquer avant d'être abattu, tandis que l'avion, en panne de carburant va se scratcher en mer, et parallèlement, le métrage va suivre la délicate et sanglante évacuation par l'armée d'un petit village africain en proie à la panique, suivant surtout cette femme cachée avec son jeune fils et qui périra tandis que le gamin pourra rejoindre le convoi des militaires abandonnant l'endroit à son triste sort devant l’afflux de zombies.
Du crash de l'avion ne va survivre que trois hommes, un blessé qui ne résistera pas longtemps, un autre s'enfuyant dans la savane, laissant sur place face aux morts-vivants celui qui sera appelé à devenir le personnage principal du film, Brian Murphy, un ingénieur de l'armée américain qui à peine posé le pied sur la terre ferme devra déjà se battre contre les morts-vivants avant de s'enfoncer dans les champs et de découvrir peu après quelques baraquements abritant surtout un véhicule qu'il aura juste le temps de remettre en état de fonctionnement pour s'enfuir devant l'arrivée de nouveaux zombies, ceux-ci continuant de constituer une menace plus que présente mais hélas la tension désirée par les deux réalisateurs ne tournera pas à plein régime en raison d'une prévisibilité établie.
Brian ne va pas tarder à croiser la route de Daniel, un soldat ayant déserté pour aller retrouver sa faille dans la village attaqué vu auparavant mais arrivant trop tard pour avoir juste le temps de s'entendre dire d'une vieille femme agonissant que son fils est parti avec les militaires, et malgré la méfiance teintée de défiance de la part de Daniel vis à vis de cet américain, les deux hommes vont poursuivre leur route ensemble, Brian étant désireux de trouver un avion pour quitter les lieux tandis que Daniel convoitera la voiture délabrée de Brian pour aller rejoindre son fils dans le camp militaire où il a certainement été emmené.
La suite de l’intrigue prendra le chemin du road-movie, voyant les deux hommes, de moins en moins méfiants au fur et à mesure qu'ils vont se connaître, traverser diverses épreuves avec ces morts-vivants toujours en embuscade, pour des péripéties certes codifiées mais captivantes grâce à l'habille mise en scène des auteurs qui vont exploiter aussi bien les décors naturel africains (magnifiés notamment dans la dernière partie du métrage) que les possibilités offertes par chacune des situations pour mettre en péril les deux protagonistes.
Outre ces décors splendides, le métrage pourra s’appuyer également sur ces morts-vivants à l'ancienne, déambulant dans la savane en quête de chair fraîche et qui auront un look très visuel, décharné et rappelant ceux de "L'enfer des zombies" de Lucio Fulci, mais les sentiments ne seront pas pour autant laissés de côté avec les espérances des deux hommes de retrouver les êtres qui leur sont chers, comme ces rêves de Brian vont nous le prouver sporadiquement. Cela viendra largement compenser une intrigue somme toute classique dans ses situations de base (exploration d'une base aérienne apparemment abandonnée, rencontre avec des anciens militaires défendant leurs terres...) mais qui trouveront une connotation particulière en raison de la géographie des lieux.
L'interprétation est convaincante, aussi sérieuse que le métrage lui-même (pas de place pour l'humour, même noir, ici !) et la mise en scène des deux frères réalisateurs est largement adaptée, percutante pour créer ce sentiment de danger permanent tout en nous gratifiant de plans remarquables de la savane et des paysages africains. Les effets spéciaux sont probants dans un gore franc et volontaire mais qui demeurera réaliste.
Donc, ce "The dead" sera une belle petite surprise au milieu de la vague des films d'infectés récents et parviendra à compenser les petites carences d'une script convenu par l’utilisation de ses décors et de sa menace pesante !
|