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Inspiré d'un fait divers réel et réalisé par un Stuart Gordon qui continu avec brio sa reconversion dans le thriller à messages, ce "Stuck, instinct de survie" va tenir en haleine son spectateur à partir d'une situation originale qui certes va déboucher sur des situations parfois convenues mais tout en laissant en filigrane un humour macabre s'installer, tout comme ce suspense qui va s’accroître au fur et à mesure que les événements vont dégénérer jusqu’au final sans merci.
Le script va laisser une demoiselle rentrant d'une soirée arrosée renverser un clochard qui va rester coincé dans la pare-brise de sa voiture mais, au lieu de porter secours à sa victime, la jeune femme va rentrer chez elle et laisser agoniser l'homme dans son garage.
Le métrage va commencer par nous présenter à tour de rôle ses deux personnages principaux, en commençant par Brandi, une jeune aide-soignante dans une maison de retraite dévouée à son travail (elle n'hésitera pas à changer et laver un vieil homme sénile s'étant fait dessus tout en prenant sa défense face à a hiérarchie) et aimée de ses collègues et des patients, au point d'être proche de se voir accorder une promotion par sa supérieure qui profitera d'ailleurs de la situation sournoisement pour imposer à Brandi de travailler encore le lendemain alors qu'elle était censée être en week-end et avait déjà fait un remplacement le week-end précédent. Mais sous ses allures de jeune femme bien sous tout rapport se cachera une petite dévergondée qui le soir venu rejoindra son petit ami black, Rashid, un dealer lui faisant profiter de ses ecstasys.
Complètement à l'opposé, l'intrigue nous présentera en parallèle Tom, un chômeur déchu se faisant expulser de la chambre minable qu'il occupait dans un hôtel sordide et dont le rendez-vous à l'agence pour l'emploi laissera l'occasion à Stuart Gordon de se livrer à une crique souriante mais acerbe du système, tout comme il le fera plus tard vis à vis des sans-abris dont personne ne se préoccupe.
Et bien entendu, les deux destins vont se retrouver mêlés lorsque Brandi, sortant à moitié saoule et shootée du bar où elle fricotait avec son dealer de petit ami, va prendre sa voiture pour rentrer chez elle et dans un moment d'inattention (vive le téléphone portable au volant!), va renverser Tom, ce dernier traversant le pare-brise et y restant coincé, le tout lors d'une séquence mémorable et épatante malgré le petit budget dont a disposé le réalisateur pour son film.
Choquée, ne sachant plus quoi faire, Brandi va commencer par vouloir déposer Tom devant un hôpital avant de prendre peur et de finalement rentrer chez elle où elle devait rejoindre son petit ami, laissant sa victime semi-consciente toujours coincée dans son garage et n'avouant à Rashid que son accident sans lui parler pour le moment des conséquences et e la présence de Tom blessé dans son garage.
A partir de ce moment de l'intrigue, Stuart Gordon va s'amuser avec le personnage de Brandi, qui va voir toutes ses espérances s'écrouler, va se rendre compte que Rashid la trompe et tous ses efforts pour se débarrasser de Tom vont échouer, bien qu'elle ne tardera pas à faire chanter Rashid pour obtenir son aide. En effet, soit des interventions extérieures vont venir perturber les plans de Brandi, mais surtout, ce Tom au bout du rouleau va démontrer une envie de survivre très forte qui va exploser lors d'un dernier acte tendu, riche en rebondissements et en retournements de situation de toutes natures qui vont exploser lors d'un final réaliste et refusant toute humanité ou bons sentiments pour se montrer sans miséricorde ou rédemption.
Au-delà du suspense croisant et ingénieusement entretenu par Stuart Gordon avec aussi bien ces personnages externes qui vont graviter autour du garage (mention spéciale au petit chien...) que ces situations impliquant les personnages principaux se démenant pour tuer ou survivre, le métrage va s'attirer la sympathie du spectateur avec et humour discret et macabre qui sera distillé sporadiquement au fil du métrage, pour accentuer la critique sociale mais aussi parfois de manière plus légère tout en venant conforter le suspense.
Mais le film pourra aussi compter sur ses personnages réalistes et attachants, cette Brandi au départ attachante mais qui va devenir de plus en plus détestable dans son égoïsme à toute épreuve, tandis que ce Tom aura d'entrée la capital sympathie du spectateur et même ses interventions lors du dernier acte n'y changeront rien.
L'interprétation est largement convaincante portée par une Mena Suvari qui ici ne jouera pas qu'avec son physique tandis que Stephen Rea sera impeccable pour camper ce Tom mal en point dans sa vie, laissant seul Russell Hornsby rater le coche dans le rôle de Rashid en demeurant bien trop stéréotypé. La mise en scène de Stuart Gordon est efficace pour donner du rythme et pour faire jouer une tension palpable. Les effets spéciaux sont crédibles et réalistes pour avancer les blessures sanglantes de Tom et les exactions de la seconde partie, mas sans verser dans l'outrance comme par le passé dans les films du réalisateur.
Donc, ce "Stuck, instinct de survie" sera une belle surprise, confortant Stuart Gordon dans sa seconde carrière de plus en plus intéressante et palpitante !
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