Pourtant réalisé par Eric Valette, l'auteur du remarquable "Maléfique", ce "Hybrid" va se montrer extrêmement fade, sans surprise ni ambition, desservi par des personnages stéréotypés guère attachants et qui vont évoluer au sein d'une intrigue bourrée d'incohérences et de facilités.
Le script va confronter le personnel d'un garage à une voiture vivante bien décidée à les attraper un par un.
D'entrée le métrage va s'intéresser à cette bien étrange voiture que nous allons suivre parcourant les rues avant de se garer dans une ruelle proche d'un bar d'où deux jeunes vont sortir et passer à côté du véhicule anodin sans la remarquer mais lorsque l'un des jeunes va se retrousser ce sera une luxueuse voiture sportive qu'il verra pour bien entendu s'en approcher et inviter son compagnon à le suivre. Mal leur en prendra puisqu'ils seront bientôt prisonnier du véhicule et littéralement avalé par ce dernier.
Cette introduction sera assez réussie, arrivant à intriguer le spectateur avec notamment ces plans en caméra subjective de l'intérieur de la voiture et ces transformations surprenantes. La voiture va poursuivre sa route pour ne pas tarder à avoir un accident que l'on aurait aimé plu spectaculaire et se retrouver remorqué en piteux état jusqu'à un garage de la police pour être mis en fourrière. C'est alors que la présentation des principaux personnages du film va commencer avec d'abord l'introduction de Tilda, un jeune femme vivant avec son petit ami feignant et adepte de body-building, et qui s’apprêtera à se rendre à son travail, évidemment au garage où la voiture est stationnée. Là-bas, nous ferons la connaissance du personnel y travaillant, de doux débiles obéissants à leur chef Ray, tyrannique et autoritaire en héritage de son passé de militaire, mais hélas l'humour désiré ne passera pas et n'arrivera même à faire sourire le spectateur.
Rapidement, la voiture aura mystérieusement repris sa forme initiale, réparée comme par enchantement, et va s’attaquer à un premier quidam lors d'une séquence convenue et sans aucun suspense, tout en se gardant bien d'être graphique ou sanglante. Tilda et ses collègues vont bien sûr découvrir l'étrange voiture pour une inspection sans enjeu, pour se rendre compte de sa dangerosité lors d'un nouvel assaut les obligeant à mettre Ray au courant de l'affaire. Celui-ci ne les croira logiquement pas avant d'appréhender la réalité en même temps que le spectateur, puisque qu'en essayant de forcer la capot de la voiture, ils vont y découvrir qu'un monstre s'y cache, ayant pris la forme d'une voiture et pouvant changer de physionomie selon son humeur et les circonstances.
Coincés dans le garage, Tilda, Ray et les autres survivants vont devoir affronter le monstre et déjouer ses leurres tout en lui tendant un piège afin de s'en débarrasser, mais hélas les situations demeureront inévitablement convenues, sans jamais réussir le moindre effet de surprise tant ils seront téléphonés et surtout sans créer la moindre tension ou le plus petit suspense, tellement les événements seront à la limite de la cohérence et de la stupidité, à l'image des protagonistes, comme ce Ray machiste et dominateur qui va brusquement se laisser mener par cette Tilda empruntant l'image de la femme forte dans l'action face au danger, pour un résultat tout juste pitoyable de niaiserie. Et la voiture-créature ne sera pas en reste dans la futilité la plus basique jusqu'à ce final mal emmanché et raté qui ne sera qu'en partie sauvé par une toute dernière séquence enfin quelque peu souriante.
Les personnages seront donc bien trop légers, puérils et stéréotypés pour ainsi ne jamais se voir accorder la sympathie du spectateur malgré les tentatives du réalisateur et l'interprétation n'arrangera pas les choses avec une Shannon Beckner lisse ou encore un Oded Fehr surjouant beaucoup trop dans le rôle de Ray. La mise en scène d'Eric Valette sera régulièrement dynamique mais cela ne parviendra pas à masquer les incohérences notoires de l'intrigue et les séquences d'action et de cascades manqueront quand même singulièrement de punch. Les effets spéciaux sont plus que mitigés, inexistants dans un aspect graphique ou gore exclus du métrage tandis que la créature et ses transformations numériques seront bien perfectibles.
Donc, ce "Hybrid" sera un joli ratage même pas drôle, jamais jouissif ou percutant et qu'il conviendra d'oublier très vite !
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