Adam Gierasch, le réalisateur du sympathique "Autopsy" va ici se livrer à son tour à l'exercice du remake pour déterrer une œuvre oubliée et en livrer une version moderne bien plus percutante avec ce nouveau "Night of the demons", qui va mélanger humour et gore pour une intrigue certes guère originale mais plaisante à suivre.
Le script va laisser une soirée d'Halloween se terminer en cauchemar éveillé pour un petit groupe de jeunes prisonnier d'une demeure maudite où il étaient venus faire la fête.
Le métrage va commencer par avancer une séquence introductive réussie avec ses tons sépias et rendant hommage aux films muets pour y suivre une femme se suicidant par pendaison sous les yeux affolés de son compagnon, pondaison par ailleurs très graphique et originale.
Ensuite nous allons évidemment découvrir les personnages centraux du film, se préparant à aller fêter Halloween au manoir Broussard sur l'invitation d'une certaine Angela. C'est ainsi que nous ferons d'un côté la connaissance de trois demoiselles guère farouches, Suzanne, Maddie et Lily et de l'autre de Jason et Dex, le réalisateur choisissant une légèreté assumée certes stéréotypées mais souriante et qui sera complétée de manière vaguement moins comique pour avancer au autre protagoniste important du film, Colin, un dealer aux abois.
Tout ce petit monde va converger vers le manoir Broussard où la fête s'annoncera bien délurée, présidée par cette Angela paillarde, l'alcool coulant à flot, tandis que la drogue circule au milieu des jeunes déguisés de façon graphique (un p'tit clin d'oeil à "Saw" et à "Hatchet" en passant !) et ce jusqu'à l'arrivée de la police qui fera vider les lieux, laissant Angela seule avec comme on pouvait s'y attendre, les six autres personnages découverts auparavant. L'intrigue prendra alors son véritable envol pour ne pas tarder à laisser Angela se faire posséder suite à un morsure quand même opportune, la jeune femme contaminant rapidement Dex d'un baiser. La suite s’emboîtera logiquement pour laisser Lily puis Suzanne se faire à leur tour posséder, avec une mention spéciale à cette contamination un plein coït, les démons se a alors aux trousses des trois derniers humains séquestrés dans le manoir, toute en nous en apprenant progressivement un peu plus sur la malédiction régnant sur l'endroit pour d'autres flash-backs réussis.
La seconde partie du métrage verra les survivants fuir, se faire attaquer, résister, succomber et autres joyeusetés, le tout sur un rythme volontairement en dents de scie, laissant des plages de répit aux survivants pour pouvoir mieux rebondir par la suite sur d'autres péripéties pas toujours originales mais dynamiques et sanglantes, sans pour autant verser dans la démesure, et ce jusqu'au final quelque part attendu mais porteur d'une dernière situation croustillante.
Bien que remise au goût du jour, l'intrigue reprendra globalement celle initiale, certains temps forts compris, et tout en composant avec ce petit côté kitsch ici volontaire, contrairement à l'original franchement daté. Cela se traduira par certains effets spéciaux perfectibles (les maquillages des démons notamment) mais le réalisateur se jouera aussi du spectateur (les miroirs) de manière complice et attrayante, tout comme l'ensemble de ce petit film sympathique de bout en bout.
L'interprétation est convaincante, portée par une Monica Keena étonnamment naturelle et constante, même dans l'évolution de son personnage, laissant les autres actrices ne servir quasiment que de faire-valoir sexys en diable, en notant le petit rôle de la "scream queen" Tiffany Shepis et le caméo de Linnea Quigley qui jouait dans le film original. Côté masculin, on retrouvera surtout un Edward Furlong guère passionné par son rôle, mais cela collera avec son personnage. La mise en scène d'Adam Gierasch est vive, très dynamique et incisive pour donner un cachet à l'ensemble. Les effets spéciaux sont plutôt probants, certes parfois volontairement visibles mais réussi lorsqu'il s'agira de verser dans un gore franc.
Donc, ce nouveau "Night of the demons" se suivra sans mal, agréable même par son côté volontaire et son humour grossier mais souriant et devrait faire passer un bon moment à son spectateur !
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