Artus films nous dégotte régulièrement d'anciennes petites perles un peu oubliées, c'est cette fois le cas avec "The strangler", un film noir librement inspiré de la vie de Albert DeSalvo, qui marquera les esprits grâce principalement à la performance de son acteur principal.
Dès les toutes premières images, "Le tueur de Boston" surprend par un plan très original pour 1964, avec un gros plan de l’œil du tueur dans lequel on aperçoit l'une de ses victimes en train de se déshabiller. Burt Topper ("The Devil's 8", "The Hard Ride") étonne donc tout de suite par le modernisme de sa mise en scène, même si la suite va s'avérer plus classique, tout en faisant preuve d’inspiration lors notamment de certaines scènes de meurtres. Le réalisateur arrive en tous cas très rapidement à créer une ambiance malsaine grâce notamment à l'excellente interprétation de Victor Buono ("Qu'est-il arrivé à Baby Jane?", "Chut, chut, chère Charlotte", "L'étrangleur de Vienne") dont le sourire à la fois candide et sadique est vraiment inquiétant, mais aussi grâce à l'apport d'éléments laissant sous-entendre une connotation sexuelle à ces meurtres, en particulier avec l'usage que le tueur fait de ses poupées qu'il va gagner régulièrement dans des fêtes foraines et enfin par son voyeurisme avant de passer à l’acte. Autre personnage marquant, celui de la mère du tueur interprétée par Ellen Corby ("La Vie est belle", "Sabrina", "La Famille des collines") angoissante à souhait et faisant penser à la mère qu'a certainement eu Norman Bates dans "Psychose", autoritaire et humiliante envers son fils, mais surtout castratrice et donc en partie responsable des méfaits de sa progéniture. On imagine même aisément que ce dernier ait pu être victime d'inceste… Le film se rapproche souvent du film d'horreur, même si on pourra reprocher au metteur en scène d'expédier un peu trop rapidement les meurtres et arrive à être parfois oppressant, notamment lors du final au suspens particulièrement prenant. Le scénario écrit par Bill S. Ballinger, même s’il est assez simple, réserve quelques surprises et est vraiment bien ficelé. Le cinéaste s’en sort en tous cas très bien vu le budget assez limité dont il a bénéficié, manque de moyens qui se ressent principalement par certains décors assez pauvres lors de certaines scènes, sans toutefois que cela soit choquant.
"Le tueur de Boston" est une série B très sympathique, valant vraiment qu'on s'y attarde à nouveau, car elle a plutôt bien vieillie.
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