Prenant pour toile de fond une critique de la télé-réalité, ce "Les condamnés" va surtout nous offrir un festival d'actions violentes au sein d'une intrigue certes prévisible mais néanmoins captivante.
Le script va laisser un millionnaire organiser illégalement sur une petite île un jeu de télé-réalité diffusé sur internet au cours duquel dix condamnés à mort vont s'affronter dans un combat à mort puisqu'un seul aura la vie sauve et la liberté à la fin du jeu.
Dans son entame, le métrage va commencer par suivre le recrutement des prisonniers destinés à participer à ce jeu, sans voir forcément leur accord, nous entraînant dans des prisons sordides où l'obtention des futurs participants s’achète dans un relent de corruption évident, avant que l'intrigue ne se dirige vers cette île isolée du monde où un millionnaire, Breckel, supervise les derniers préparatifs de son jeu de télé-réalité dont nous allons peu à peu connaître les tenants et les aboutissants tout en mettant en avant la volonté marketing forcenée de ce Breckel qui souhaite vraiment que toute la communauté internaute soit au courant de son jeu mortel.
Un désistement de dernière minute va obliger Breckel a envoyer ses hommes recruter pour découvrir dans un geôle infâme Conrad qui sera immédiatement sélectionné après avoir dérouillé en moins de deux le candidat normalement choisi. Les prisonniers arriveront ensuite sur l'île et se verront expliquer les règles du jeu, trente heures pour qu'il n'en reste qu'un, sinon, les bombes posées à leur mollet dans un bracelet exploseront, bombes qu'il leur sera bien entendu impossible d'enlever sans déclencher l'explosion mais également pourvues d'une languette qui si elle est retirée fera éclater la charge d'explosifs, ce qui permettra plus tard de permettre à l'intrigue d'avancer certaines situations mettant en avant la perfidie de certain participants.
Ces participants seront rapidement présentés, la plupart n'étant destinée qu'à meubler le métrage en scène de bagarre et de mort et bien évidement ce Conrad se détachera du lot, tout comme ce mercenaire vicieux, McStarley, tuant ainsi bien trop rapidement tout suspense quant à l'issue des débats, mais pour autant le métrage va assurer le spectacle que la largage des participants aux abords de l'île, enchaînant les situations sans temps mort et en nous réservant quelques moments de cruauté bienvenus pour éliminer au fur et à mesure des rebondissements les prisonniers un par un avec parfis une certaine ironie souriante (le premier mort par exemple !).
Mais le métrage ne se contentera pas uniquement de suivre les candidats sur l'île pour également revenir régulièrement vers le poste de contrôle de Breckel et de ses sbires, dont certains seront dégoûtés par la tournure prise par les événements, notamment avec le sadisme affiché de McStarley, posant ainsi facilement la question du voyeurisme de la télé-réalité ici poussée à l'extrême puisque les internautes, de plus en plus nombreux, assisteront à de véritables mises à mort, posant un problème de conscience à certains membres de l'équipe de Breckel, dont sa petite amie, e qui pourra quand même paraître un peu stupide puisque tous savaient de quoi il en retournait avant de se lancer dans l'aventure à la suite de Breckel.
Le métrage parviendra à conserver un rythme vif jusqu'au duel final et à cette dernière partie qui se retournera comme prévu contre les instigateurs du jeu dans une leçon de moral bien trop facile, mais hélas les situations demeureront prévisibles et sans aucun suspense, et de fait seul l'action en elle-même viendra divertir véritablement le spectateur, avec également cette ironie sous-jacente incisive.
L'interprétation est plutôt convaincante, portée par Steve Austin, star du catch qui affrontera ici Vinnie Jones, lui aussi passé par le ring et qui sera quand même plus percutant dans le rôle du sadique McStarley La mise en scène du réalisateur est heureusement dynamique pour assurer le spectacle en multipliant les angles de prises de vues et arrivera même à donner une certaine ampleur aux nombreux combats du film.
Donc, ce "Les condamnés" se suivra surtout comme un film d'action violent mais sans surprise, sa critique de la télé-réalité étant trop aisée et sans profondeur !
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