Chômeur, volage et vantard, le héros du film est en fait un antihéros, à l'image de bon nombre des personnages de ratés qui firent les grands jours de la comédie italienne. Il giovedi, c'est le jeudi où ledit raté va pouvoir passer une journée entière avec son jeune fils, stictement élevé par sa mère, qui vit de son côté une existence huppée de femme d'affaires. Tout est prêt pour une grinçante satire sociale : le prolétaire, ayant fait son modèle du mode de vie bourgeois, n'aura de cesse que de tenter de se faire passer auprès de son fils pour un businessman important, entretenant des relations avec les gens les plus haut placés. Foirage total, bien sûr, de la manoeuvre auprès du petit garçon qui a vite fait de déceler la supercherie, mais qui sera cependant plus ému des pathétiques maladresses de son père qu'il n'eût été émerveillé de sa réussite sociale s'il y avait cru un seul instant. Le film évite tout simplisme ou misérabilisme et se laisse regarder sans déplaisir.
|