Ce n'est pas avec ce "Ultimate patrol" que Daniel Myrick, l'un des deux réalisateurs du "Projet Blair Witch", va redorer son blason puisque le métrage sera quand même anémique, minimaliste et sa tension diffuse au sein d'une intrigue pourtant intéressante mais lardée de poncifs.
Le script va laisser une petite escouade de soldats américains, emmenés par un membre de la C.I.A., se rendra dans une région reculée de l’Afghanistan pour une mission bidon cachant une quête surnaturelle.
D'entrée l'intrigue va laisser le personnage principal, Benjamin Keynes, un agent de la C.I.A., se présenter en voix-off comme étant investi d'une mission en Afghanistan où un satellite a repéré trois jours après les attentats du 11septembre une source de radioactivité qui pourrait laisser qu’Al-Qaïda possède l'arme nucléaire, mais le narrateur va tout de suite laisser insinuer qu'il en sait plus puisqu'il évoquera une menace pire encore. Et le métrage de prendre place en territoire afghan où Keynes va rencontrer les membres d'un groupe des Forces Spéciales hélas stéréotypés pour leur annoncer quelle sera leur mission sur le terrain, débusquer un chef spirituel, Mohammed Aban.
La première partie du métrage sera plutôt orienté vers le film de guerre et d’investigation avec visite dans un village où les autochtones seront bien vite accueillants et conquis par les américains, au point de leur révéler que ce Aban se cacherait dans les montagnes et de leur flanquer un guide local, tout en laissant Keynes se servir d'une étrange caméra détectant les radiations. Bien entendu l'intrigue jouera sur le mystère régnant autour de cette mission classée top secret, mais sans parvenir à générer une réelle tension, même lorsque le groupe va s'enfoncer dans ces montagnes sacrées et essuyer une petite attaque de talibans, amenant quand même enfin un peu d'action.
Mais peu à peu, des événements étranges vont se produire, comme ces étranges lumières de source indéterminées ou encore ce bruit d'hélicoptère qu'ils ne verront jamais, faisant glisser l'ensemble vers un fantastique flou et diffus, avec même de rares apparitions fantomatiques plutôt bien envoyées, mais hélas, le film ne démarrera jamais véritablement jusqu'à son final alambiqué empruntant aussi bien aux légendes des Indes (les Vimanas) qu'à Alexandre Le Grand.
Les personnages seront donc stéréotypés et basiques, les militaires n'ayant aucun charisme et aucun humour, tandis que ce Keynes jouera au plus malin tout au long du métrage tout en assénant des tirades patriotiques déprimantes pour justifier le sacrifice de chacun, mais le pire sera qu'il restera narrateur de bout en bout pour venir sporadiquement livrer au spectateur ses états d'âme ou ses pensées quant au moral des troupes pour des explications inutiles.
L'aspect surnaturel sera heureusement parfois plus efficace et intrigant pour venir alerter aussi bien le spectateur que les protagonistes, même si le réalisateur en fera parfois beaucoup pour bien nous faire comprendre qu'il se passe des choses étranges dans la région, comme avec ces instruments de technologie moderne qui ne fonctionneront plus, ce qui sera répété exagérément durant la seconde partie de l'intrigue. Et le dernier acte demeurera assez brouillon, vague et faussement complexe, visant une fin ouverte qui n’intéressera pas plus que cela.
L'interprétation est cohérente, sans réelle présence à l'écran, n'attirant jamais la sympathie du spectateur pour les protagonistes La mise en scène de Daniel Myrick n'est pas franchement habitée ni dynamique, mais arrivera à magnifier les splendides décors naturel, et les plans en caméra subjective tournés depuis celle de Keynes ou autres jumelles des militaires ne seront que rarement sérieusement efficace. Les effets spéciaux sont plutôt probants, pour de rapides plans sanglants évasifs et des apparitions surnaturelles par contre plus convaincantes.
Donc, ce "Ultimate patrol" se suivra sans ennui mais sans envie en demeurant quand même morne et où le petit budget alloué se fera régulièrement cruellement sentir puisqu'aucune scène de réelle ampleur ne viendra s'immiscer dans le métrage.
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