Surfant sur le succès de son film "Otto; or up with dead people", Bruce LaBruce ("Super 8-1/2, une biographie édifiante", "Come as You Are") nous offre à nouveau un film mettant en scène un zombie homosexuel et sans-abri, mais si "Otto" était un film relativement accessible à toutes sortes de public et notamment hétéro, cette fois il sera principalement à réserver à un public averti et homosexuel.
"L.A. Zombie" est un film complètement barré, une sorte de ballet pornographique et gore, avec des acteurs bodybuildés. Le zombie interprété par François Sagat ("Homme au bain", "Saw VI") n'est pas aussi intelligent qu'Otto et ne parle pas, il est beaucoup plus primitif, mais en revanche il possède un don bien particulier, celui de redonner la vie grâce à son sexe! (Oui, je vous vois faire des grands yeux !!! Mais je vous ai prévenu, le film est complètement barré !) La réalisation du canadien est cette fois très clipesque avec des couleurs très vives et une bande son vraiment pas mal. D'ailleurs le film ressemble un peu à un long clip, malheureusement assez répétitif où les scènes sont de plus en plus crues et gores, mais au final elles se ressemblent trop pour susciter un réel intérêt. Le film ne comporte que peu de dialogues, ce qui n'est en soi pas gênant et lui confère même au final un aspect très onirique pas désagréable. Cette version comporte certes des scènes à caractère pornographique, mais que cela en fasse réellement un film porno, dans la mesure où rien n'est fait (il me semble!) pour exciter le spectateur, d'ailleurs le zombie a un sexe à la forme très particulière et sème du sang au moment de l'orgasme... Toutefois, il est à noter qu'il ne s'agit pas ici de la version director's cut, mais d'une version coupée ne faisant que 63 minutes au lieu des 103 initiales... Le film est parfois difficile à suivre et l'on se pose pas mal de questions sur le zombie, car celui-ci change souvent d’apparence, prenant une physionomie de plus en plus monstrueuse, sans que l'on sache vraiment pourquoi et revenant à un aspect humain régulièrement un peu à la manière du docteur Jekyll et mister Hyde... Le réalisateur n’abandonne en revanche pas son côté engagé, car il profite à nouveau de ce film pour dénoncer la société de consommation et ses exclus.
"L.A. Zombie" est à mon avis tout de même à réserver à un public averti et homosexuel et pour ma part il ne m'a guère passionné, malgré un début prometteur et contrairement à "Otto" qui m'avait agréablement surpris. Dommage!
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