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A partir d'un script lorgnant quand même du côté d'"Open water", ce "The reef" va néanmoins réussir à impliquer et à installer un suspense tendu, et ce malgré une certaine prévisibilité globale qui ne gâchera en rien les apparitions réalistes du requin attendu de pied ferme.
Le script va laisser cinq amis partir pour une ballade en mer qui va se transformer en cauchemar lorsque leur bateau va faire naufrage, les confrontant à un dilemme terrible, rester sur la coque et attendre un éventuel secours ou tenter de gagner une île distante d'une dizaine de kilomètres en dépit des dangers que cela représente.
D'entrée le métrage va se lancer dans une rapide présentation de ses personnages principaux (et quasiment uniques), Luke attendant l'arrivée en avion de son ami Matt, accompagné de sa petite amie Suzie et de sa sœur Karen pour les conduire au bord de l'océan où il ont planifié une escapade en mer en compagnie de Warren, co-navigateur avec Luke. Le réalisateur ne traînera pas pour avancer ses protagonistes naturels et complètement débarrassés de tout stéréotypes et les placera très vite sur leur bateau pour un virée idyllique au premier abord et qui permettra à Luke et à Karen, ancien amants, de se retrouver.
Tout en se jouant du spectateur avec quelques fausses alertes hautement prévisibles, la première partie du film réussira à rendre sympathique les personnages, garantissant globalement une empathie nécessaire pour la suite jusqu'à ce que leur bateau heurte un récif et se retourne au petit matin, plongeant les protagonistes dans l'eau et dans le désarroi le plus complet une fois qu'ils auront tous réussi à se hisser sur la coque du bateau retourné.
En effet, isolés du monde, dérivant vers le large et uniquement muni d'une balise de détresse qui ne devrait servir à rien puisqu'ils se trouvent en dehors des lignes de passage d'avions, le choix pour le groupe sera simple, attendra sur cette coque instable et menaçant de sombrer un hypothétique secours ou tenter de regagner l'île sur laquelle ils s'étaient arrêtés, située maintenant à une bonne dizaine de kilomètres à la nage. Là encore les protagonistes demeureront crédibles, point d'hystérie ou de scènes larmoyantes, juste une volonté commune et soudée de se sortir de ce mauvais pas, ce qui n’empêcha pas quelques séquences encore tendues où l'éventualité de la présence du requin attendu sera possible de venir se greffer au débat.
Luke décidera pour le groupe en choisissant la nage, bientôt rejoint par Matt et Suzie puis par Karen, laissant seul Warren choisir de rester sur la coque, ce dernier ne sachant que trop bien ce qui rôde dans ces eaux, l'éventualité d'une attaque de requin étant ainsi clairement abordée mais sans que cela ne devienne pour le moment une obsession pour les quatre nageurs partis en mer, mais déjà le spectateur se retrouvera en position d'attente incertaine et tendue, chaque plan pouvant voir apparaître l'éventuel squale.
Le réalisateur capitalisera de manière efficace sur cette attente avec encore des fausses alertes bien trouvées (la tortue) et tout en laissant des plans sous-marins venir régulièrement rappeler les mouvements dans l'eau des personnages, tandis que Luke, avec son masque, scrutera sporadiquement ce qui se passe sous l'eau, renforçant instantanément la tension. Et finalement ce qui devrait arriver se produira, un grand requin blanc pointera le bout de son nez, mais toujours avec ce souci de réalisme, puisqu'il ne s'agira pas d'une attaque éclair, le squale tournant autour du petit groupe, "flairant" ses proies, sans que l'on sache véritablement quand il va attaquer, disparaissant même pour revenir ensuite, dans une atmosphère étouffante. Et lorsque la bête se décidera, le métrage continuera à rester crédible, sans débauche d'effets sanglants. La dernière partie du film et son final cruel suivront cette voie toute tracée pour garantir un suspense de tous les instants qui na faiblira jamais pour au contraire s'intensifier dans ses derniers instants.
Face à ce script très simple, le réalisateur va donc réussir à s'assurer l'attention et l’implication du spectateur grâce à des personnages naturels et attachants, un sérieux de tous les instants et un art de générer l'attente et les fausses alertes jamais démenti. L'interprétation sera donc exemplaire pour avancer ces personnages simples et unis dans leur malheur, loin des teen-agers habituels et des bimbos siliconées et la mise en scène du réalisateur est ici terriblement efficace pour asseoir et maintenir la tension jusqu'au final. Les effets spéciaux sont probants et surtout le métrage aura utilisé des vrais squales pour le tournage.
Donc, ce "The reef" atteindra aisément son but grâce aux talents réunis sur le projet, ce qui viendra compenser cette intrigue facile et élémentaire !
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