Réalisé dans un style proche du reportage par John Irvin (dont ce sera le premier long métrage), ce "Les chiens de guerre" va avancer en détail les préparatifs d'un coup d'état en Afrique, pour alterner espionnage dans sa première partie avant d'assurer le spectacle dans son final guerrier, mais tout en s’intéressant largement à on personnage principal, un mercenaire prêt à raccrocher.
Le script va suivre un mercenaire, embauché par une multinationale désireuse de s’implanter au Zangaro, pays sous la coupe d'une dictature sanguinaire, afin d'y effectuer une mission de reconnaissance, mission qui va mal tourner pour laisser peu après place à la préparation d'un coup d'état destiné à remplacer le dictateur par un de ses rivaux de mèche avec la multinationale.
Après une séquence d’introduction guerrière qui suivra l'évacuation de Jamie Shannon et de ses hommes d'une zone de combat, l'intrigue va nous laisser juste le temps de se familiariser avec ce Shannon, homme vivant seul mais toujours aux aguets (comme le témoignera ses pistolets planqués un peu partout) et qui ne tardera pas à recevoir la visite d'un homme venant lui proposer un contrat, une mission de reconnaissance au Zangaro, république bannière d'Afrique aux mains d'un dictateur violent, afin de savoir si la multinationale employant l'homme peut y investir sans risque. Shannon acceptera, ce qui va lancer une première partie en Afrique, dans ce pays militarisé et soupçonneux, voué à la corruption (voir la scène à la douane de l'aéroport) créant ainsi une tension permanente puisque chaque rencontre faite par Shannon, se faisant passer pour un ornithologue, pourra cacher un espion à la solde du gouvernement en place.
Ce premier acte sera aussi crispant que porteur d’une violence diffuse, les exactions de l'armée en place étant par exemple avancées et relatées par un journaliste anglais avec qui Shannon va faire connaissance, ce qui lui sera bien utile lorsque, un peu plus tard, il sera arrêté et torturé dans les geôles infâmes locaux, puisque ce sera ce journaliste qui réussira à le faire libérer et expulser du pays. Les bourreaux du dictateur n'entreront en action que le temps d'une scène pas forcément très graphique mais douloureuse, comme le démontrera le visage tuméfié de Shannon.
Rentré en Amérique Shannon tentera de reprendre une vie normale, essayant de persuader sa petite amie de venir vivre avec lui une vie normale loin des champ de bataille, mais face à son refus, il acceptera l'offre de la multinationale visant à renverser le dictateur en place au Zangaro pour y installer un adversaire politique acheté par la multinationale, permettant pour le coup également à Shannon de se venger des mauvais traitements subis là-bas. Cela va lancer une second partie voyageant à travers le monde où Shannon et les hommes recrutés pour cette mission vont devoir rassembler armes et matériel nécessaire pour ce coup d'état qui viendra clore le métrage par une offensive guerrière remarquablement avancée mais assez brève et qui se terminera de manière en apparence surprenante mais finalement prévisible.
Le réalisateur John Irvin va pouvoir compter sur son expérience dans le domaine du documentaire pour insuffler un réalisme total à l'ensemble du métrage, avec un style proche du reportage, notamment pour suivre les préparatifs du coup d'état et encore plus lorsqu'il s'agira de maîtriser le quotidien de ce pays où la présence militaire sera un danger permanent, donnant une résonance largement crédible à l'ensemble des situations du métrage, mais l'assaut final ne déméritera pas dans une violence réelle et des explosions qui garantiront le spectacle belliciste attendu.
Les personnages seront bien travaillés, surtout ce Shannon dont les humeurs et états d'âme seront avancés sans que cela vienne nuire au rythme global vif du film, et l'interprétation suivra, avec un Christopher Walken impliqué et par exemple aussi un Tom Berenger efficace. La mise en scène de John Irvin est donc largement concluante, dynamique lorsqu'il le faudra et sachant créer une atmosphère de tension lourde dans la première parie du métrage.
Donc, ce "Les chiens de guerre" sera un bon film du genre, réaliste et impliquant, tout en laissant en filigrane un petit discours politique s'immiscer au sein de l'action !
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