Des "Vierges pour le bourreau", tout un programme! C'est pourtant à ce spectacle étrange et complètement barré que nous convie Massimo Pupillo ("Django, le taciturne", "Le cimetière des morts vivants", "La vendetta di Lady Morgan").
Le film débute comme une comédie, après une petite scène d'intro nous présentant le calvaire vécu par un bourreau dont sa cruauté s'est retourné contre lui. L'histoire prend place ensuite dans les années 60, où de jeunes et jolies modèles accompagnant un éditeur, un écrivain et un photographe à la recherche d'un lieu inquiétant afin d'y prendre des photos pour un roman illustré, rencontrent un bien énigmatique propriétaire d'un château semblant abandonné. Mais celui-ci est loin de l'être et il est même bien gardé par des gardes bien peu accueillants. Passé cette première partie accès essentiellement sur la comédie, les meurtres sadiques vont s'enchaîner, nous offrant un spectacle généreux et souvent mémorable, comme cette demoiselle prise au piège dans une toile d'araignée reliée à des flèches pointées dans sa direction pendant qu'une araignée géante aux pattes empoisonnées approche d'elle. Sans réelle surprise, le propriétaire des lieux va alors montrer dans la dernière partie du métrage, son vrai visage dont on se doutait plus ou moins et révéler au grand jour le psychopathe qu'il est, se prenant pour la réincarnation du bourreau sanguinaire. Le film nous est présenté pour la première fois chez nous dans sa version intégrale (plus complète encore que celle sortit aux États-Unis) et nous offre quelques scènes assez gratinées pour l'époque, comme celles où trois jeunes filles se retrouvent attachées sur un instrument de torture tournant face à des lames placées face à leurs seins, que le bourreau rapproche petit à petit, créant ainsi une véritable tension érotique allant même jusqu'à dévoiler le sein d'une des demoiselles. Mickey Hargitay ("Cjamango", "Lady Frankenstein", "Delirio caldo"), ancien monsieur Univers, au physique très avantageux, joue ici son rôle de bourreau à merveille, en étant complètement halluciné et narcissique, mais surtout sadique... En ce qui concerne les tortures, on a certes vu pire, mais pour l'époque c'était déjà pas mal et on comprend aisément que ce film soit devenu culte de part son côté excessif et cela même si ces excès peuvent paraître dérisoires pour la génération actuelle. Par contre, le héros interprété par Walter Brandi ("L'orgie des vampires", "Des filles pour un vampire") n'est guère charismatique et physiquement on ne peut pas dire qu'il soit très athlétique. On n'a même qu'une envie, c'est qu'il y passe!
"Vierges pour le bourreau" a certainement gagné en charme ce qu'il a perdu en crédibilité par rapport aux films actuels, mais il reste un indispensable pour tout amateur de cinéma bis et gothique des années 60 et une curiosité assez jouissive!
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