Bas du front, basique et sans véritable enjeu, ce "The ministers" n'ira jamais au bout de ses petites promesses et se montra prévisible, terne et pourra même lasser fortement son spectateur.
Le script va suivre l'enquête d'une jeune policière dont le père a été tué par des meurtriers semblant avoir repris du service en agissant suivant le même mode opératoire en laissant sur leur victime un livret religieux.
La séquence d'introduction va suivre Alberto Santana, un policier rejoignant sa famille pour l'anniversaire de leu fille, Céleste, accompagné par son coéquipier et ami de la famille, Joe, ce dernier ne tardant pas à s'éclipser, mais brusquement deux hommes armés vont intervenir et tuer froidement Alberto avant de disparaître, non sans avoir remis à sa fille un livret religieux. Cette première scène sera plutôt encourageante mais hélas, la suite ne suivra pas du tout.
En effet, nous retrouverons Céleste ayant grandi pour être devenue elle-même policière et faire équipe avec Joe, tandis que nous suivrons la libération de deux immobiliers véreux coupable d'avoir incendié volontairement des immeubles une quinzaine d'années plus tôt pour encaisser l'argent des assurances. Mal leur en aura pris car cela aura coûté la vie à un pasteur et sa femme, et surtout peu après leur mise en liberté ils seront tués par deux hommes cachés derrière une longue perruque, comme ceux de l'introduction et qui déposeront auprès des cadavres les mêmes livrets religieux.
Hélas premier point faible du scénario, les deux tueurs nous seront très vite présentés, deux frères jumaux, Dante et Perfecto au visage défiguré et tous les deux très religieux, tuant les promoteurs pour venger leurs parents tués dans l'incendie. Jusque-là, rien de plus banal, mais le lien avec le meurtre du policier restera obscur, tandis que la police fera le lien entre les meurtres des promoteurs et celui du père de Céleste, cette dernière voulant être mise sur l’affaire mais devra essuyer dans un premier le refus de sa supérieur hiérarchique. Tout cela va occasionner des palabres inutiles et plates alors que les deux tueurs n'auront rien de charismatique ou de mystérieux, loin s'en faut et ce malgré l'apparence mystique de leurs crimes qui masquera une vengeance anodine.
L'intrigue tentera bien de se donner un peu d’importance lorsque Dante va approcher Céleste et réussir à sortir avec elle en cachette de son frère, mais là encore tous les effets tomberont à plat dans des situations de bluette anodine. Et parallèlement les deux frères vont continuer leur croisade, s'attaquant à des trafiquants de drogue, sans que l'on ne sache trop pourquoi, pour d'autres événements sans intérêt comme ce règlement de compte entre flic véreux, participant en usant de la manière forte à l'enquête, et dealers agacés par la mort de plusieurs des leurs.
Bien évidemment, le métrage va clarifier la situation dans son dernier acte, non sans chercher à faire le malin avec une méprise ridicule et éculée au possible avant qu'un final se voulant larmoyant ne vienne clore enfin ce condensé de stéréotypes sur le thème de la vengeance ici certes croisée mais malmenée par un script bateau.
Mais au-delà de ces défauts déjà fortement nuisibles, on pourra surtout reprocher au métrage une certaine tromperie sur la marchandise avec cet aspect mystique mis en avant et qui n'en sera que diminué à l'écran, sans aucune ampleur mystique, désavouant ainsi complètement le générique d'introduction.
L’interprétation est heureusement plutôt convaincante, nous laissant retrouver avec plaisir Harvey Keitel toujours aussi bon et dans une ben moindre mesure John Leguizamo dans le rôle des deux frères jumeaux. La mise en scène du réalisateur est assez probante, s'imprégnant bien de cette face latino de New-York, mais le métrage va délaisser tout aspect graphique ou véritablement violent.
Donc, ce "The ministers" sera une belle perte de temps en demeurant convenu, sans enjeu ni ampleur et en ne faisant jamais honneur à son accroche pourtant prometteuse.
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