Malgré son pitch plus que prometteur, ce "F.A.R.C. , l'instrument de la vengeance" va pêcher par légèreté, aussi bien dans le traitement d'une intrigue n'allant jamais au bout de ses idées que lorsqu'il s'agira de mettre en avant ses sujets tels que la vengeance ou encore la rédemption en ne faisant que les survoler de manière insouciante et sans effet sur le spectateur.
Le script va obliger un ancien guérilleros colombien à reprendre du service pour tuer ses anciens compagnons après que l'une de ses victimes ait kidnappé sa fille, lui imposant de commettre ces méfaits par souci de vengeance personnelle.
Le métrage va commencer par suivre brièvement une interview d'un homme évoquant une loi apparemment scélérate qui aura amnistié les guérilleros colombiens dans un souci de paix civile, pour une entrée en matière quand même pompeuse et qui n'aidera que partiellement le spectateur à s'y retrouver historiquement.
Ensuite, l'intrigue va nous laisser découvrir le personnage principal, Angel, vivant dans un appartement minable avec sa fille, pour ne pas tarder à nous renseigner sur son passé avec cette main inconnue venue écrite en lettres de sang "assassin" sur sa porte d'entrée, imposant de fait ce Angel comme un ancien guérilleros en quête de réinsertion malgré sa difficulté à trouver un emploi et à communiquer avec Patricia la mère de sa fille avec qui il est séparé. Cette présentation sera assez rapide, malgré ce détour chez un universitaire gauchiste et hippie ami d'Angel, pour ainsi rapidement lacer l'intrigue lorsqu'un homme va faire irruption chez Angel, menacer sa fille endormie d'un pistolet pour finalement kidnapper les deux à l'aide de ses complices.
Angel se réveillera dans une cave en compagnie de l'une de ses anciennes victimes, Leder, un homme ayant été séquestré dans un trou pendant plus de deux ans avec pour résultat une paralysie des jambes et qui aura vu son père mort assassiné par Angel et ses amis. Ce Leder va alors lui proposer un marché simple, Angel devra tuer ses anciens camarades guérilleros sinon sa fille sera à son tour assassinée, et pour prouver qu'il ne plaisante pas, Leder ordonnera le meurtre de sang-froid de Patricia, retenue elle aussi prisonnière. En outre Angel aura eu une puce électronique implantée dans le cou qui va permettre à Leder non seulement de suivre ses déplacements mais aussi de pouvoir écouter ses conversations, étant ainsi sûr qu'il ne cherchera pas d'aide extérieure.
L'intrigue de base ainsi posée, le métrage va donc pouvoir suivre Angel dans l'accomplissement de sa mission, le temps de la réflexion n'ayant pas duré longtemps pour cet homme tenant plus que tout à sa fille, pour commencer par un premier meurtre banal suivi de près par un homme de mains de Leder chargé d'espionner les faits et gestes d'Angel. Mais le suivant sera bien plus corsé et délicat puisqu'il s'agira du commissaire Moris, un flic assez cynique et brutal déjà rencontré auparavant dans le métrage pour une sous-intrigue jusque-là sans lien évident avec l'ensemble, pour nous proposer enfin un peu d'action et laisser le métrage bifurquer dans une direction assez inattendue avançant de façon complaisante les méfaits d'une police colombienne libre (cf l'acide) tout en compliquant grandement les choses pour Leder, qui devra en plus composer avec les états d'âme d'Helena sa sœur le soutenait dans son action jusqu'à présent.
Mais hélas le métrage ne va faire qu’effleurer ses différents sujets, le désir de vengeance, somme toute légitime, de Leder n'aboutira à rien de palpable, tout comme les remords d'Helena, tandis que ce Angel agira presque méthodiquement mais sans plan précis et ce ne sera pas le final nihiliste en diable qui viendra rechausser l'ensemble tant il était attendu. Dans ce environnement, les situations découlant du contexte politique et social colombien arriveront largement à tirer leur épingle du jeu, avec notamment cette terrible séquence dans une carrière abandonnée, mais ce sera bien peu par rapport au potentiel d'un script qui aurait appelé soit à bien plus d'action ou à davantage de réflexion, mais en restant le cul entre deux chaises, le métrage échouera sur les deux tableaux pour laisser un goût amer d'inachevé.
L’interprétation est assez convaincante, portée par un Edgar Ramirez monolithique mais heureusement, Salvador Del Solar sera bien plus charismatique dans le rôle de ce Moris grinçant et dangereux. La mise en scène du réalisateur est assez vive mais manquera de lisibilité, notamment lors des scènes d'action du métrage.
Donc, ce "F.A.R.C., l'instrument de la vengeance" n'aura pas été capable d'exploiter pleinement tout son potentiel pour nous livrer qu'un petit film manquant de profondeur et d'action !
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