|
Nous arrivant d'Allemagne et affublé d'un titre français plus qu'opportuniste, ce "Virus H13N1" n'apportera hélas rien de neuf dans le genre des films d'infectés en ressassant bien des clichés mais saura quand même se montrer brièvement inquiétant en dépit d'une intrigue basique et sans surprise.
Le script va lisser trois jeunes retourner dans le manoir du grand-père de l'un d'eux, décédé récemment et biologiste éminent travaillant sur la grippe aviaire, pour ne pas tarder à devoir affronter un virus transformant les humains en de dangereux cannibales.
Après une courte première séquence suivant un accident de voiture dont l'intérêt demeurera obscur, le métrage va avancer ce professeur, seul dans son manoir et bientôt mortellement attaqué par des corbeaux agressifs, laissant alors le générique surfer sur le virus H5N1tout en nous présentant les travaux de ce biologiste de manière plutôt graphique et appréciable.
Mais hélas ensuite le métrage va sombrer dans la médiocrité des stéréotypes pou nous présenter ses trois personnages principaux, Robert, le petit-fils du biologiste devant se rendre au manoir pour signer des papiers et qui sera accompagné par eux de ses amis, Patrick et Eugène. Cela nous vaudra une première partie du film stérile et fatigante, enfonçant les portes ouvertes des stéréotypes avec ce Patrick beau gosse dragueur, ce Eugène réservé et fasciné par ses études sur la dissection, tandis que Robert, de retour dans le village paumé de son enfance, retrouvera son ex-copine qu'il a plaqué pour partir étudier en ville, mais aussi Bollman, un colosse tenancier d'un restaurant cradingue et logiquement ennemi de toujours de Robert.
Seul point positif une certaine ambiance glauque régnant autour du restaurant en plein air de Bollman et de ces animaux morts découverts un peu partout et préfigurant de la propagation de ce virus qui tardera à se manifester puisqu’entre-temps, nous aurons été obligé de subir le retour de Robert dans sa maison d’enfance, une cuite à l'absinthe pour les trois jeunes, un semblant de fête donnée au manoir avec comme seules invitées l'ex de Robert et sa copine serveuse dans une station-service levée par Patrick, avec évidemment des retrouvailles et explications banales pour ce Robert et sa copine d'avant mais qu'il aime encore, tant qu'à faire.
Heureusement la seconde partie du film sera bien plus animée, avec l'arrivée de Bollman au manoir, bien décidé à régler son compte à Robert tout en étant infecté, contaminant au passage Patrick, et alors que d'autres infectés vont converger vers le manoir pour un petit siège en règle vaguement hérité de "La nuit des morts-vivants". Au milieu des situations plus que référentielles et attendues (comme la découverte du laboratoire secret du grand-père biologiste, ou encore l'écoute des bandes sonores laissées par le grand-père façon "Evil dead"), le malaise naîtra sporadiquement avec le personnage d'Eugène, peut-être contaminé, mais troublant dans ses dires et dans ses actes, ce qui viendra sortir quelque peu l'intrigue du tout-venant du film d'infecté jusqu'à ce dernier acte balisé et ce final attendu mais nihiliste.
Bien entend la cohérence de l'ensemble sera aléatoire, comme pour ces volatiles omniprésents mais n'attaquant pas ou très peu et de manière ciblée pour bien servir l'intrigue, ou encore cette durée d'incubation plus que variable selon les victimes, mais bon, le métrage ne sera plus à cela près et le spectateur préférera s'intéresser à l'action enfin naissante et à chercher à cerner ce Eugène, les plans gores ou à effets spéciaux envahissants de manière quand même graphique cette seconde moitié du métrage.
L'interprétation est cohérente, sans réelle présence à l'écran pour ces protagonistes stéréotypés au possible jusque dans les seconds rôles (cf le policier) et la mise en cène du duo de réalisateur est presque vive quand il le faudra tout en nous gratifiant de plans et cadrages originaux, mais ne nous épargnera pas quelques longueurs. Les effets spéciaux sont globalement probants pour un aspect sanglant volontaire mais sans excès et pour quelques maquillages réussis.
Donc, ce "Virus H13N1" méritera un vague coup d’œil pour quelques idées sortant de l'ordinaire, mais sans proposer quoique ce soit d’extraordinaire non plus, fallait pas rêver !
|
