Fausse suite du très moyen "La voix des morts" pour n'en reprendre même que très partiellement le thème original, ce "La voix des morts : La lumière" sera doté d'une intrigue assez captivante mais devra subir une volonté bien trop prononcée de son auteur d'aligner les clichés du film de trouille ici reproduits à l'infini et n'atteignant que très rarement leur but.
Le script va suivre les déboires surnaturels vécues par un homme ayant connu une expérience de mort imminente et pouvant désormais détecter une aura autour des individu destinés à mourir bientôt, l'incitant à vouloir les sauver, mais chaque médaille a un revers...
Après quelques panneaux évoquant la fréquence d'expériences de morts imminentes ayant vu leurs témoins apercevoir une lumière blanche et éclatante, le métrage va directement nous présenter son personnage principal, Abe Dale, un homme heureux entouré de sa femme et de leur fils qui décideront d'aller manger un morceau au snack-bar du coin sans se douter que cette escapade sera mortelle pour la compagne d'Abe et leur enfant, froidement exécuté par un individu qui retournera l'arme contre lui après les deux meurtres, pour une séquence déleste de tout impact visuel ou sanglant. Abe sera évidemment triste, triste à en mourir puisque quelques temps après, il décidera de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments, mais il sera secouru par son ami Marty qui aura entendu un message d'adieu sur le répondeur téléphonique d'Abe. Emmené à l'hôpital, Abe va mourir mais être ramené par les médecins s'affairant autour de lui, laissant au métrage le temps de nous assommer avec une scène particulièrement ringarde visuellement de montée au ciel d'Abe, stoppée par les soins prodigués.
A l'hôpital, Abe fera la connaissance d'une jolie infirmière, Sherry, et du docteur Karras, spécialiste en expériences de morts imminentes et de leurs effets, tandis que Abe commencera à entendre des bruits saturés, avec des choses étranges et notamment cette aura lumineuse entourant Karras, puis d'autres personnes croisées dans la rue, pour ne pas tarder à découvrir ce que le spectateur avait déjà largement deviné, ces auras entourant les personnes destinées à mourir prochainement. Abe va alors se mettre en tête de vouloir inverser le cours du destin, dans une ambiance proche des "Destination finale", échouant une première fois pour ensuite sauver deux personnes, ce qui semblera donner un sens à sa vie.
Et bientôt, alors que la fatigue commençait à gagner le spectateur avec une intrigue jusque-là bien prévisible, Abe va être amené à sauver Sherry, lançant une sous-intrigue romantique guère passionnante devant tant de clichés, mais ce sera pour mieux rebondir avec un coup de théâtre qui va lancer une seconde partie bien plus intéressante, même si parsemée de références bibliques peu crédibles et trop faciles, qui va venir douloureusement prouver à Abe qu'on ne change pas le destin sans contrepartie, alimentant un petit suspense jusqu'au final hélas déplorable et lui aussi bien facile.
Si l'intrique globale aura de quoi surprendre un minimum et intéresser, hélas le réalisateur va se vautrer dans toute une série de passages obligés espérant provoquer l'effroi chez le spectateur, pour ne réussir qu'à faire vaguement sursauter une ou deux fois, devant une récurrence bien trop acharnée dans ces apparitions spectrales dignes d'un film de zombies et autres effets sonores ou visuels banals, ce qui viendra réduire considérablement l'impact des bonnes idée d'un métrage étonnant par ce script quand même élaboré avec une application certaine.
L'interprétation sera mitigée, car si la mignonne Katee Sackhoff apportera un charme à chacune de ses approches du rôle de Sherry, Nathan Fillion et sa tête d'endive inexpressive et sans présence à l'écran pour camper Abe desservira l'ensemble. La mise en scène du réalisateur est presque dynamique, mais cette volonté bien trop exacerbée d'aligner les effets de trouille héritée de la vague asiatique du moment ne rimera à pas grand-chose. Les effets spéciaux sont nuancés, parfois terriblement ratés, mais les maquillages des morts seront bien graphiques.
Donc, ce "La voix des morts : La lumière" se suivra sans mal et même avec un petit intérêt grâce à une intrigue captivante (surtout dans sa seconde partie), mais la complaisance dans des effets faciles viendra nuire sérieusement à l'ensemble !
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