Depuis le temps que "Prisoners of power" figurait au planning des éditions Emylia, on peut dire que celui-ci aura été attendu, changeant d'ailleurs à plusieurs reprises de titre durant ces longs mois d'attente. Ce film de science-fiction à grand spectacle nous vient de Russie, pays nous ayant offert quelques films spectaculaires ces dernières années comme "Night watch" entre autres. Cette adaptation d'une nouvelle écrite en 1969 par Arkady et Boris Strugatsky nous en met plein la vue grâce à une photographie des plus soignée et à des effets spéciaux très réussis, mais peinera tout de même à convaincre pleinement en partie à cause de seconds rôles pas suffisamment mis en valeur.
L'éditeur nous livre ici une nouvelle version du film, puisque celui-ci est en fait un condensé des deux films (comme en Allemagne?), "Obitaemyy ostrov" et "Obitaemyy ostrov. Skhvatka", réalisés par l'acteur, réalisateur et producteur russe Fedor Bondarchuk ("Le 9ème escadron") et sortis respectivement en 2008 et 2009. Tout de suite, on est frappé par la qualité des effets spéciaux, par les décors assez grandioses, puis par la musique accrocheuse du générique (composé de dessins de bande dessinée inspirés par les mangas). Cette production russe n'a pas à rougir de la comparaison avec celles en provenance des États-Unis, même si on pourra reprocher parfois un côté déjà-vu. Le scénario est suffisamment complexe, tout en étant assez compréhensible pour intéresser les amateurs de science-fiction avec un univers proche par moments de celui de "Dune", avec évidemment comme on pouvait s'en douter des allusions à la situation de l'U.R.S.S. à l'époque où celui-ci a été écrit, tout en faisant également écho à la situation de la Russie actuelle... Quant au héros, interprété par le jeune Vasiliy Stepanov, qui fait ici ses débuts au cinéma, il campe un héros immédiatement attachant et colle parfaitement au rôle avec son physique de beau gosse et son air naïf. Même si son interprétation n'a rien d'exceptionnelle, il suscite tout de suite la sympathie et son charme, ainsi que son physique d'athlète ne manqueront pas d’émoustiller les demoiselles, sans pour autant agacer la gente masculine. Les autres personnages sont également assez bien choisis et ont l'avantage d'être facilement identifiables, mais malheureusement leurs rôles ne seront pas suffisamment approfondis, ce qui fait qu'on n'éprouvera pas de réel attachement envers eux, ni même d'empathie. Dommage car on aurait aimé voir l'idylle entre Rada Gaal, interprétée par la jolie Yuliya Snigir ("Dolina Roz") et Maxim Cammerer, un peu plus développée, de même que l'amitié entre le jeune homme et le frère de sa bien-aimée, qui ici semble reposer sur pas grand-chose... On a l'impression assez régulièrement que l'intrigue prend des raccourcis. Je ne saurai vous dire si cela est dû à ce montage, car je n'ai pas encore eu l'occasion de voir les deux films originaux, mais en tous cas, avec des personnages secondaires plus importants, on aurait certainement tenu là une complète réussite, car même si Fedor Bondarchuk cède par moments à certaines facilités de mise en scène (les combats à mains nues sont quand même très matrixiens!), il assure tout de même le spectacle et nous offre quelques scènes assez marquantes qui nous donneront probablement envie de revoir le film au moins une seconde fois...
Malgré ses défauts, "Battlestar rebellion" reste un film de science-fiction à grand spectacle distrayant et agréable à regarder et prouve une nouvelle fois que le cinéma russe a un sérieux potentiel!
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