Avec sa pieuvre mise en avant sur les affiches et par la promo du film et un titre assez évocateur, "Tempête sous la mer" nous laisse imaginer un film fantastique à grand spectacle assez kitsch, ce qu'il n'est pas vraiment. En fait, "Beneath the 12-Mile Reef" est avant tout un film d'aventures plutôt réaliste servi par un très bon casting et de belles prises de vues sous-marines.
Ce film de 1953, produit par la 20th Century Fox est l'un des trois premiers films en Cinesmascope et le tout premier à offrir des prises sous-marines tournées dans ce format. "Tempête sous la mer", c'est une sorte de Roméo et Juliette au pays des pêcheurs d'éponge, où Tony Petrakis, un jeune pêcheur d'origine grecque interprété par un Robert Wagner ("Prince Vaillant", "La lance brisée", "La panthère Rose", la série "Pour l'amour du risque") tout juste âgé de 23 ans, va affronter Arnold Dix un américain pure souche, interprété par un Peter Graves ("La nuit du chasseur", "Fort Yuma", la série "Mission impossible") difficilement reconnaissable, pour les beaux yeux de la charmante Gwyneth Rhys jouée par Terry Moore ("Monsieur Joe", "Capitaine King", "Papa longues jambes"). Un joli casting donc, qui ne s'arrête d'ailleurs pas là, car on remarquera également et surtout même, la présence toujours très remarquée du très charismatique Gilbert Roland ("Chacun pour soi", "Tonnerre sur Timberland", "Le trésor de Pancho Villa", "Capitaine Kidd"), ici interprétant Mike Petrakis, le père de Robert Wagner. Si la part de la romance aura de l'importance dans le film, elle sera heureusement pas trop niaise et laissera tout de même la part belle à l'aventure, car ce film est avant tout un film d'aventures offrant notamment de belles séquences de plongées sous-marines, se concluant d'ailleurs par un combat entre Robert Wagner et une pieuvre, une scène d'ailleurs assez réussie pour un film de cette époque! Cette scène apportera d'ailleurs beaucoup au film, car elle présentera un Robert Wagner plus humble qui n'y paraît, puisque il ne se vantera nullement d'avoir eu le dernier mot avec le monstre, alors que le reste du temps, il joue le fanfaron et est plutôt fier de sa personne (ce qui apporte d'ailleurs quelques touches d'humour assez bien venues!). La mise en scène de Robert D. Webb ("The Jackals", "Tonnerre sur Timberland", "La plume blanche") est classique, mais assez soignée et bien mise en valeur par le score signé par Bernard Herrmann ("Citizen Kane", "Taxi driver", "Psychose", "Le Jour où la terre s'arrêta"). Le film ne tombera jamais dans le mélo, même si on sera touché par la disparition de Mike Petrakis, mais il se termine tout de même par un happy end un peu exagéré, mais prévisible.
Bien entendu, le film datant du début des années 50, il a assez vieilli et fait parfois un peu kitsch, mais il a su garder un certain charme et sa redécouverte devrait ravir les cinéphiles.
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