Avant de mettre en scène son cultissime Cannibal holocaust, le cinéaste Ruggero Deodato s'était déjà intéressé au sous-genre du film d'horreur que constitue Le dernier monde cannibale. Voilà un film fort intéressant pour plusieurs raisons, tourné sans fioritures. D'abord, Le dernier monde cannibale est une excellente étude anthropologique. On voit 4 personnes qui se retrouvent perdues sur une île. 2 sont tuées par des cannibales, 1 disparaît et la dernière personne, un homme, est emprisonné par les cannibales, qui habituent cet homme à leurs coutumes. On voit la dégénérescence progressive de cet homme qui parvient tout de même à s'enfuir avec une sauvage. La suite du film est un pur film de jungle, avec le souhait de survivre et d'échapper aux cannibales. Mais cet homme a déjà un peu changé, comme le prouve la scène où il viole la jeune femme ou encore (même si cela répond à une question de survie) lorsqu'il mange les viscères d'une personne qu'il vient de tuer.
Enfin, le film est intéressant pour quelques scènes gore qui ne sont pas piquées des hannetons, ou celle, où une jeune femme sacrifie un bébé alors qu'elle vient d'accoucher.
Au niveau de la distribution, les acteurs sont très bien impliqués et ne cabotinent à aucun moment. Dans le rôle de la sauvageonne, on a la belle actrice Me Me Lai.
On notera toutefois un défaut dans le film : cette volonté de montrer des animaux qui se font dépecer (la scène longue avec le crocodile), ce qui n'apporte rien au récit.
Cela n'entache pas la qualité globale de ce qui constitue un des meilleurs films de cannibales.
|