Miami Blues décrit non sans humour le parcours sanglant d'un psychopate surnommé "Junior" qui s'amuse à dépouiller un flic alcoolique de son arme et de son badge pour commettre ensuite plusieurs méfaits en son nom. Sa rencontre avec une jeune prostituée qui ignore tout de sa vie criminelle marquera une pause dans son odyssée en même temps qu'elle précipitera sa fin. Démarrant sur les chapeaux de roue, le film ne se départit jamais d'une dimension de rêve éveillé qui rend bien compte de la facilité avec laquelle s'effectue l'ascension de Junior, gangster mythomane obsédé par l'argent. La première partie du film le montre d'abord observateur des truands (il observe les pickpokets en pleine action avant de les estourbir), puis imitateur, tel un enfant qui jouerait au bandit, (voir la scène cocasse où il achète un revolver en plastique pour commettre un hold-up). Lorsqu'il vole le badge du policier, Junior franchit une nouvelle étape dans son délire et tombe cette fois dans la schizophrénie. Entre deux braquages, il lui arrive en effet de se prendre pour un flic, allant même jusqu'à tirer sur de vrais gangsters en leur criant des sommations de série télévisée. Les trois principaux interprètes de ce film nerveux, surprenant et très attachant sont tous excellents.
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