C'est le premier succès de Fred Zinneman (Le train sifflera 3 fois, Tant qu'il y aura des hommes) et c'est un curieux film. Adaptation du roman éponyme d'Anna Seghers, il a le mérite d'être le premier à montrer les camps de concentration nazis où bien avant la guerre (l'action se situe en 1936)on parquait et on éliminait les opposants du régime fasciste. Alors que les USA sont encore en guerre, on pouvait donc s'attendre à un film à charge contre les allemands mais il n'en est rien. Certes les prohitlériens sont montré comme des brutes et des tortionnaires mais il y a beaucoup de personnages dans cette oeuvre qui font preuve de solidarité et de courage pour venir en aide à l'évadé et ceci pour des motifs différents : amour, amitié, opposition à la tyranie ou tout simplement générosité.
Spencer Tracy au visage de marbre, tient le rôle principal mais n'est pas le plus remarquable. L'acteur qui en est la vedette est Hume Cronyn qui fait une composition émouvante et remarquée puisqu'elle lui vaudra l'oscar du meilleur second rôle masculin. Pas de fausse note chez les autres acteurs où encore une fois on remarque Jessica Tandy.
La mise en scène est prenante et solide, on regrettera toutefois le choix de la voix off qui commente le film et qui fait baisser la tension de certains passages. Quelques scènes mémorables en particulier celle, bouleversante, où l'épouse éclate en larmes quand son mari qui avait été arrêté par la gestapo revient à la maison où celle de l'évadé qui cerné par les nazis se suicide en se jetant d'un toit sous l'oeil des badauds.
Ce n'est pas un film extraordinaire, qui a un peu vieilli, mais qui se laisse regarder.
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