Réalisateur prolifique de près de 200 films, le cinéaste espagnol Jess Franco ("L'horrible Docteur Orlof", "La comtesse noire", "Vampyros lesbos") traîne la réputation de faiseur de nanars. Pourtant, il a signé de nombreux films Bis très réussis et comme vous le diront les aficionados du bonhomme, il y a toujours quelques éclairs de génie dans ses films. "Célestine, bonne à tout faire" est une comédie érotique fort attachante et souvent très drôle, entièrement tournée à la gloire de la délicieuse Lina Romay ("Rolls-Royce Baby", "Justine", "Le portrait de Doriana Gray").
"Célestine..." date de 1974 et c'est typiquement le genre de films qu'il serait impossible de voir au cinéma de nos jours. Pourtant malgré sa légèreté, cette petite comédie coquine a de réels atouts. Tout d'abord, il y a le charme certain de son actrice principale, Lina Romay, nouvelle muse (devenue par la suite, la compagne de Jess Franco!) du réalisateur après le décès de la splendide Soledad Miranda. La jeune actrice est particulièrement mise en valeur ici et l'on sent déjà que le réalisateur avait un faible pour elle, pourtant à l'époque, tous deux étaient mariés chacun de leur côté. Dès le début, Lina, qui campe ici une prostituée obligée de fuir le bordel dans lequel elle était, se balade quasiment nue, portant juste une guêpière laissant apparaître toute son intimité... Sauf lors d’un faux raccord, où l’on voit très nettement qu’elle porte une culotte noire ! Trouvant alors refuge dans un château dans lequel elle ne va pas tarder à se faire embaucher comme bonne à tout faire, la demoiselle va se faire à peu près tout ce qui bouge au sein cette demeure, hommes ou femmes, cela ne lui posera pas de problème... En fait, c’est un personnage fort attachant, généreux et libertin, aimant tout le monde et voulant faire l’amour à la terre entière, comme elle le dira d’ailleurs dans le film. Une fille facile, certes, mais voulant avant tout donner du plaisir et rendre les gens heureux. Bien sûr elle couchera avec tout le monde en cachette, donnant lieu à des scènes assez cocasses et polissonnes, très vaudevillesques, mais ne tombant jamais dans la vulgarité. Par exemple, dans une scène particulièrement amusante, tout le monde se retrouve dans la chambre de la demoiselle afin de passer du bon temps ! Le scénario, inspiré de "Le journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau, est très prévisible, cela ne fait pas vraiment dans la finesse, mais la bonne humeur l’emporte et on passe un bon moment et c’est là, le principal ! De plus, Lina Romay n’est pas toute seule et on appréciera évidemment le physique d’autres jeunes femmes peu farouches, comme l'ancienne danseuse des Folies-Bergère, Pamela Stanford ("Les possédées du diable", "Convoi de filles", "Nathalie rescapée de l'enfer"). Le film sera aussi l’occasion de découvrir Howard Vernon ("Le Silence de la mer", "L'Horrible Docteur Orloff", "Le Lac des morts vivants", "Les Prédateurs de la nuit"), l’acteur fétiche de Jess Franco, dans un registre assez différent de ceux dans lesquels on est habitué à le voir...
Lina Romay est tellement délicieuse dans ce film, qu’on en vient à trouver normal que tout le monde couche avec elle et on se dit même que l’on ferait certainement la même chose si on était confronté à un tel personnage, tellement gai et voulant donner autant d’amour...
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