Adapter à l'écran les courtes histoires parues dans le magazine "Métal Hurlant" et cela de plus en France est un pari particulièrement osé et pouvant laisser perplexe... C'est pourtant celui que s'est lancé Guillaume Lubrano, qui signe ici les 6 épisodes de la première saison.
Le réalisateur nous en met plein la vue dès le générique avec un esprit très BD peuplé de jolies filles très sexy, qui plaira assurément aux fans du magazine culte, aidé en cela par la musique très réussie de Jesper Kyd, compositeur connu pour avoir écrit quelques musiques de films, mais surtout pas mal de musiques de jeux vidéo dont celles des "Hitman" et "Assassin's Creed". Le premier épisode "King's crown" surprend immédiatement par sa très jolie photographie, ses combats parfaitement chorégraphiés et spectaculaires et son casting dans lequel on retrouve quelques spécialistes des films d'action dont Scott Adkins ("The Tournament", "Expendables 2 : Unité spéciale"), Michael Jai White ("Spawn", "The Dark Knight") ou encore Darren Shahlavi ("BloodRayne", "King Rising"). Le scénario de cet épisode très Heroic Fantasy est des plus basiques, mais se conclut par une révélation finale surprenante et très cynique, ce qui est d'ailleurs une des caractéristiques de la série. Avec le deuxième épisode "Shelter Me", on change radicalement d'univers, avec un huit-clos oppressant mettant en scène la jolie Michelle Ryan ("Bionic Woman", "Menace d'état"), qui se retrouve emprisonnée avec James Marsters ("Buffy contre les vampires", "Angel") dans un abri antiatomique, sans qu'elle se souvienne de comment elle a atterri là... A nouveau, la chute joue dans la réussite de cette courte histoire, liée comme toutes les histoires de la série par le Métal Hurlant, dernier fragment d'une ancienne planète, qui se ballade dans l'univers tel un oiseau de mauvais augure. Le troisième épisode, "Three on a Match" se rapproche plus du premier avec une nouvelle fois un combat assez brutal, cette fois dans une navette spatiale où l'oxygène n'est pas suffisante pour les trois derniers occupants. Cet épisode vaut pas mal pour son casting, avec tout de même la présence de Dominique Pinon ("La Cité des enfants perdus", "Alien, la résurrection") et d'Eriq Ebouaney ("Hitman", "La Horde"), mais s'étire parfois en longueur donnant l'impression que l'on a rempli un peu pour atteindre les 26 minutes, mais une nouvelle fois l'humour noir de la fin joue dans la réussite de ce troisième métrage. Le quatrième épisode est certainement le plus déstabilisant, car alors qu'on ne s'y attend pas, celui-ci est composé de deux histoires courtes, d'une part "Red light" où le cofondateur du parkour, David Belle ("Banlieue 13", "Babylon A.D.") surprend par un combat efficace contre un robot, mais sans grandes acrobaties malgré ses capacités athlétiques. Cette courte histoire se termine une nouvelle fois sur un twist bien vu et surprenant, de même que dans "Cold Hard Facts", le segment suivant qui compose cet épisode dans lequel on y retrouve un autre acteur de "Banlieue 13 - Ultimatum", Guy Amram ("La vérité si je mens! 3"). "Pledge of Anya", le cinquième volet de la série est l'un des plus marquant, comptant au sein de son casting, le mythique Rutger Hauer ("Blade Runner", "Ladyhawke", "La Chair et le Sang", "Hitcher") dans un rôle plutôt anecdotique, accompagné de Grégory Basso ("On tire bien sur les lapins")... Étonnant, mais l'ancien Greg le Millionnaire s'en sort plutôt bien et même très bien avec une belle présence. Il s'avère même émouvant dans cette histoire, qui manque juste un peu de rythme au milieu, mais dont la révélation finale se dessine peu à peu jusqu'à ce qu'on craignait se révèle exact... L'épisode est très bien filmé, avec notamment un joli combat, court, mais efficace, une musique émouvante et une photographie très belle. La première saison se conclut avec un bel épisode, "Master of Destiny" mettant en scène la splendide Kelly Brook ("Piranha 3D"), qui forme là un très beau couple avec Joe Flanigan ("Stargate Atlantis"), mais dont la chute sera un peu plus faible que dans les précédents épisodes. Alors bien sûr, il y a quelques défauts à cette première saison, notamment certains épisodes auraient gagné à être un peu plus étoffés, mais le réalisateur a tenu à rester le plus fidèle possible au matériel d'origine, sachant que certaines histoires n'étaient composées que de quelques planches... Dans l'ensemble les effets spéciaux et les décors sont très réussis, mais à certains moments le budget, tout de même assez limité, se fait ressentir. Heureusement, l’esprit BD joue en faveur de la série à ce niveau là.
Pour un coup d'essai, c'est en tous cas très encourageant et Guillaume Lubrano envisage déjà une saison 2, que j'attends pour ma part déjà avec beaucoup d'impatience!
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