"Love" rebaptisé chez nous "Space Time" est un film de science-fiction bien surprenant, très éloigné de ce qu'on pourrait imaginer d'un projet initié par un groupe de Rock alternatif, mais pour peu qu’on rentre dedans, on se laisse porter par ce voyage en orbite...
A l'origine du film, on trouve le groupe AvA (Angels & Airwaves) et tout particulièrement l’un de ses membres fondateurs, Tom Delonge, ici producteur exécutif du film, ainsi que les deux albums du groupe "Love" et "Love: Part Two" en tant que sources d’inspirations, mais alors qu'on pouvait craindre que le film ne soit qu'un long élément de promotion à la gloire du groupe, parsemé notamment de clips déguisés, celui-ci s'avère avoir sa propre identité et si effectivement la musique est signée par AvA, celle-ci est une vraie musique de films, sans chant et très discrète, ne servant qu'à mettre en valeur les splendides images du film et lui conférer une ambiance souvent très onirique. "Love" est un film de SF, mais très métaphysique, plutôt difficile d'accès, qui s'adressera principalement aux amateurs de films du style "2001, l'odyssée de l'espace" ou encore "The Fountain", mais pour peu qu'on accroche à son univers si particulier, celui-ci vous transporte littéralement. Rarement un film n'aura traité de l'isolement et de l'attachement à la vie avec autant de réussite. Le héros, Lee Miller interprété par Gunner Wright ("G.I. Joe - Le réveil du Cobra", "J. Edgar") y campe un astronaute en mission sur la station spatiale internationale, qui se retrouve du jour au lendemain isolé et sans nouvelles de la terre, pour une raison mystérieuse (destruction de la race humaine?)... Après des années de solitude et d'espoir, à la limite de la folie, prisonnier dans son vaisseau, Miller trouvera moyen de voyager grâce à un manuscrit écrit durant la guerre de Sécession et dont l'histoire qu'il raconte, sera étrangement lié à sa propre existence. William Eubank, dont c'est la première réalisation fait preuve d'une belle maîtrise, même si la splendide fin du film finira de nous paumer dans une sorte de no mans'land... Le film ne déborde pas d’effets spéciaux comme beaucoup de films de science-fiction, mais ceux-ci réussis, de même que les décors très crédibles. Les scènes dans l’espace sont très belles, mais ce sont surtout les scènes, qui se déroulent durant la guerre de sécession, qui surprennent par leur beauté et cela alors qu’il s’agit de scènes de batailles.
La première fois que j’ai vu "Love", c’était il y a quelques mois en version originale pure et déjà le film m’avait fasciné, même si je n’avais pas tout saisi. A la deuxième vision, cette fois avec sous-titres français, j’ai à nouveau été transporté par celui-ci et je ne peux que vous le conseiller si vous avez envie de voir un film de SF qui sort un peu des sentiers battus !
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