Curieux film que ce "Au cas où je n'aurais pas la palme d'or", comédie burlesque, autobiographique sur de nombreux points et en même temps fiction très influencée par le cinéma de Nanni Moretti.
Ce second long-métrage de Renaud Cohen ("Quand on sera grand") est une autofiction qui semble reposer à priori sur peu de choses au départ, d'une moins sur une idée très simple. Le personnage de Simon, interprété par le metteur en scène en personne, présente en effet de grosses similitudes avec le réalisateur, qui après un premier film prometteur, n'a pas réalisé d'autres long-métrages pendant plus de 10 ans (Cohen est avant tout un réalisateur de documentaires pour la plus part tournés en chine, influence qui se ressentira d'ailleurs dans le film notamment par sa tenue...). D'ailleurs ce qui est assez amusant, c'est que malgré un prénom différent, son personnage dans le film citera la première œuvre de celui-ci comme étant son premier film. Renaud Cohen va alors nous raconter la galère que c'est de sortir un deuxième film en France, ce qui semble être beaucoup plus difficile que de sortir un premier film, dû en partie à la difficulté d'obtenir des aides, notamment de la part du CNC. Le personnage de Simon va ici se sentir dans l'urgence de faire ce deuxième film, qu'il peine tant à faire financer, pensant être atteint d'une tumeur cérébrale, suite à la découverte d'une bosse anormalement grosse en haut de son crâne. Le réalisateur va alors créer un personnage à la fois attachant et pathétique, qui mettra tout en œuvre pour faire ce second film, avec les moyens du bord, c'est-à-dire rien! Il demandera donc à sa famille et ses amis de participer, mais aussi à quelques acteurs d’apparaître bénévolement. Même si c'est ici caricatural, cela sera un peu le cas également pour ce film où quelques acteurs professionnels feront de courtes apparitions, comme Julie Gayet ("Delphine 1, Yvan 0", "Le Plaisir (et ses petits tracas)") ou encore Maurice Bénichou ("I... comme Icare", "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes"), par amitié pour le metteur en scène, mais aussi par simple désir. Le réalisateur se dit influencé par le cinéma de Woody Allen et Nanni Moretti et effectivement cela se ressent énormément, surtout en ce qui concerne l'influence de Moretti. Le film risque par contre de ne toucher malheureusement que le public amateur de ce type de films, les autres risquant pour la plus part de trouver le film vide, voire ennuyeux, malgré quelques scènes assez drôles créées par des situations souvent cocasses...
Le film ne risquait pas d'obtenir la Palme d'Or à Cannes, ça c'est certain, mais toutefois, j'ai trouvé cette petite comédie légère, pas inintéressante et offrant même quelques moments assez drôles, même s'il ne m'aura pas complètement convaincu...
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