Nous venant d'Angleterre, "The Take" est une mini-série de 4 épisodes datant de 2009, s'inspirant de "La Proie", une nouvelle de Martina Cole, retraçant le parcours de deux malfrats, deux cousins aux caractères bien différents, auxquels on va étonnamment s'attacher, même s'ils sont loin d'être très recommandables... En fait, dans le cas de Freddy, cela serait même plutôt un salopard de la pire espèce!
Évidemment, "The Take" peut choquer, car c'est probablement la seule série en mettre autant en avant une ordure de la trempe de Freddie Jackson, la petite frappe interprétée par Tom Hardy ("Layer Cake", "Bronson", "Inception", "The Dark Knight Rises"). Rien ne l'arrête dans sa folie et gare à ceux qui croisent son chemin! Ceux-ci le regretteront amèrement et souvent définitivement... L'acteur surprend par son interprétation, certes parfois caricaturale, mais tout de même assez bluffante. On a vraiment l'impression qu'il est vraiment taré, passant souvent d'un faciès où il semble avoir peur, à celui d'un psychopathe fou à lier. De son côté, Shaun Evans ("Cashback", "Boy A", "Terreur") qui joue Jimmy, son cousin et petit protégé, sera certes beaucoup plus sage (du moins au départ!), mais cela sera surtout le cerveau dans le duo et le lien indispensable avec Ozzy, le parrain qui a chargé Freddy de remettre de l'ordre dans ses affaires... Ce dernier, interprété par le toujours excellent Brian Cox ("Le sixième sens", "Braveheart", "La mémoire dans la peau", "Trick 'r Treat"), manipule tout ce petit monde depuis sa cellule, mais seulement voilà, il n'a pas forcément choisi la bonne personne, car Freddy est un chien fou incontrôlable et il ne tardera pas à s'en apercevoir et à s'en mordre les doigts. La série se passe à trois périodes différentes et à chaque fois, on a vraiment la sensation d'y être comme à l'époque, les décors, les costumes et la musique permettant vraiment une réelle immersion dans ces années 1984, 88 et 94. On est dans la bain dès le début avec ce générique très rock qui présente tout de suite la couleur. C'est violent, excessif, très cru, mais aussi souvent fun et avec un humour noir très présent. Il est difficile de ne pas enchaîner les 4 épisodes, tant on est happé par l'histoire et les personnages, entre ces deux couples très différents. Freddy et Jackie, jouée par Kierston Wareing (" It's a Free World..."), c'est un peu J.R. et Sue Ellen, l'ordure et l'alcoolique, alors que Jimmy et Maggie, interprétée par Charlotte Riley ("Les Piliers de la Terre : Un monde sans fin"), ce sont un peu les gentils Bobby et Pamela. La similitude entre les deux séries pour ce qui est de la composition de ces deux couples principaux est assez frappante et comme à l'époque où on était passionné par le destin de ces protagonistes, on l'est ici également. La comparaison s'arrêtera heureusement là, même si son univers est également impitoyable, car la mini-série réalisée par David Drury ("Au Nom Du Royaume") est beaucoup moins grand public... Certaines scènes sont d'ailleurs assez éprouvantes, même si on ne verra que rarement les actes de violence de façon frontale. Le premier épisode, c'est l'ascension du duo de malfrats, le deuxième quant à lui nous montre l'ascendant que prend l'un par rapport à l'autre et donc forcément en quelque sorte la trahison de celui-ci et les deux derniers, c'est la descente aux enfers, avec une fin à la fois inéluctable, mais toutefois assez inattendue.
Cette mini-série vaut vraiment le coup d'être découverte, alors un grand merci à Elephant films pour cette édition! Des séries comme ça, on en redemande!
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