Le réalisateur Michele Placido ("Le Rêve italien", "Le Guetteur") nous avait bien bluffé avec "Romanzo criminale", un superbe film de gangsters qui avait redonné un nouveau souffle au cinéma italien. C'est donc avec joie qu'on le retrouve avec un biopic sur l'un des plus célèbres gangsters que l'Italie est connue, Renato Vallanzasca, qui purge actuellement une peine de 290 années de prison...
Avec "L'ange du mal", le cinéaste italien met en scène une nouvelle fois l'acteur Kim Rossi Stuart ("La Caverne de la Rose d'Or", "Romanzo criminale", "Libero"), mais cette fois leur collaboration a pris plus d'importance puisque l'acteur est ici également co-scénariste du film. Michele Placido s'est inspiré de deux ouvrages, "Il fiore del male" de Carlo Bonini et Renato Vallanzasca et de "Lettera a Renato" de Renato Vallanzasca et Antonella D’Agostino, pour écrire le scénario, puis a demandé à son ami acteur de participer à la dernière version du scénario. Les deux hommes ont également rencontré le célèbre criminel afin de mieux cerner le personnage et le résultat est vraiment très bon, avec un film qui se concentre essentiellement sur la personnalité très attachante du voyou, ponctué de scènes d'action très réussies. On a un peu l'impression de voir un croisement entre "Romanzo criminale" et le diptyque de Jean-Francois Richet sur la vie de Jacques Mesrine et franchement ça claque bien! Kim Rossi Stuart apporte le charisme nécessaire pour incarner comme il faut le personnage de Vallanzasca, le rendant même fort sympathique, ce qui sera reprocher au film à sa sortie, mais il ne faut pas oublier que le vrai gangster était une personne aimée, voir adulée par une bonne partie de l'opinion publique grâce à son physique de beau gosse et à son humour. Les acteurs sont excellents, avec en plus de vrais gueules et les actrices sont belles, avec un charme naturel, donnant une certaine crédibilité au film. On remarque notamment au sein du casting, la présence de la jolie Paz Vega ("Lucía y el sexo", "Spanglish", "Not forgotten") dans le rôle de Antonella D'Agostino, Moritz Bleibtreu ("Cours Lola cours", "L'Expérience", "Munich") dans celui de Sergio et Filippo Timi ("The American", "La Solitude des nombres premiers", "Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté") dans celui de Enzo. Le film est très bien filmé, avec un rythme soutenu, une photographie soignée signée Arnaldo Catinari ("Le caïman", "Le guetteur") et une excellente bande son.
Sans être un chef d’œuvre, "L'ange du mal" nous fait passer vraiment un très bon moment et personnellement j'aurai presque eu envie de le revoir immédiatement pour le faire découvrir au reste de ma petite famille...
|