Suite au triomphe de "The artist" dans le monde entier, on redécouvre ce film oublié de George Cukor qui annonce avec 20 ans d'avance un classique du réalisateur "Une étoile est née". Si le film a les défauts de son temps (tourné au tout début du cinéma parlant), il n'en a pas moins un regard déjà aiguisé sur la cruauté de la montagne russe médiatique du star système. Cukor vend dans ce film le rêve américain clef en main (Hollywood, la ville où tout est possible), mais dans la deuxième partie du film, gare au revers de la médaille. Il est étonnant de voir cette auto-critique sur le monde d'Hollywood en 1932. Pourtant il était on ne peut plus d'actualité en 1932 avec l'arrivée du cinéma parlant, période à laquelle beaucoup de producteurs profitèrent pour purger leurs studios d'acteurs vieillissant ou a l'égo un peu trop développé. C'est surtout la fin du film avec l'assagissement de l'actrice vedette qui en 1932 était presque de la science-fiction. Prémonitoire ? Pas vraiment, car les scénaristes avaient en tête l'affaire du scandale de Roscoe Arbuckle en 1921 où la presse ruina la réputation et la carrière de l'acteur comique.
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